Kalidou Kassé, artiste-plasticien, membre du Conseil d’administration de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et par ailleurs ambassadeur de bonne volonté de la Fondation Ucad, très sensible aux difficultés de financement de la recherche à l’institution, a eu la généreuse idée de lancer le projet : «Une œuvre pour la recherche.» L’initiative consiste à soutenir l’Ifan et améliorer les conditions de travail et les infrastructures en favorisant la réussite et l’insertion professionnelle des étudiants.Par Ousmane SOW – 

Pour soutenir le projet «Une œuvre pour la recherche», Kalidou Kassé a offert deux œuvres d’art à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Des lithographies certifiées par la cession de droit en édition limitée, seront cédées à des particuliers, des institutions et autres organisations publiques et privées contre un montant minimum de 500 mille francs. «Une œuvre pour la recherche est une initiative de levée de fonds qui consiste à soutenir l’Ifan dans le cadre de la recherche et de l’innovation pour améliorer les conditions de travail au sein de nos institutions par la cession de droit en édition limitée», a expliqué Kalidou Kassé, hier lors d’une conférence de presse qu’il a organisée à la salle de conseil dudit institut. D’après lui, la recherche demande énormément de moyens et au niveau de l’Ucad, il y a d’éminents chercheurs qui ont besoin d’être accompagnés, soutenus par des ressources additionnelles. Mais pour leur venir en aide, il estime qu’il ne faut pas compter tout le temps sur les autres en faisant allusion à l’Occident qui finance les projets de recherche pour le compte de l’Afrique. «Nous devons dès lors avoir un seul objectif, c’est de compter sur nous-mêmes, mbey ci sa wewou tank», a-t-il soutenu. Pour bien comprendre l’intérêt de ce projet, Kalidou Kassé d’expliquer que «l’art pour l’art n’existe plus». «Une œuvre pour la recherche est un prétexte à plus de solidarité, de cohésion sociale autour de l’essentiel et d’une vision partagée. Et art comme développement a toujours été un medium de contribution aux grandes causes humanitaires. Donc, l’art c’est pour le progrès et pour l’avancement», a-t-il précisé.
La démarche du projet con­siste également à inviter les citoyens, les institutions publi­ques et privées a plus de solidarité, pour la mobilisation de ressources additionnelles, par l’achat de ces lithographies, et permettre l’objectif commun du projet qui vise à soutenir la recherche et l’innovation au Sénégal. «Mbolo moy dolé, l’union fait la force», chante Kalidou Kassé. Derrière cette levée de fonds, il y a une opération de communication sur l’Ifan mais aussi sur l’Uni­versité sénégalaise en général et l’importance pour les Séné­galais en particulier et Afri­cains, de financer eux-mêmes leur recherche. «C’est seulement par le savoir que nous arriverons à conquérir et préserver notre indépendance, facteur indispensable pour notre développement», a dit le Professeur Abdoulaye Baïla Ndiaye, directeur de l’Ifan. Sur cette question de la solidarité au sein de la communauté universitaire, l’Ifan, la Fondation Ucad, le Musée des Civili­sations noires et Kalidou Kassé, préparent un forum national regroupant les acteurs de l’Uni­versité et les différentes composantes de la société pour essayer de dégager des consensus forts permettant la pacification indispensable des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, informe le directeur de l’Ifan.
Stagiaire