Promouvoir l’utilisation des langues nationales dans l’éducation et la recherche, et rendre la science plus accessible à la population. C’est l’objectif de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). C’est sous ce rapport qu’une plateforme a été lancée dans ce sens pour une démocratisation des connaissances scientifiques à travers le wolof, le pulaar et le sérère. Par Amadou MBODJI –

 L’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) s’active à faire en sorte que la science soit connue et accessible à travers les langues nationales. Cette initiative vise à promouvoir la diffusion des connaissances scientifiques dans les langues locales, facilitant ainsi l’accès à l’information pour un plus grand nombre de personnes. C’est ce qui explique la mise en place d’une plateforme pour développer les langues nationales par les chercheurs de l’Ifan et de l’Institut supérieur polytechnique, en collaboration avec le ministère de l’Education nationale et financée par l’Unesco et l’Ifef pour trois ans. Dénommé «Banque de données terminologiques et de traductique (Bdt)/Sentermino», ce projet constitue un moyen de démocratiser les connaissances scientifiques. «Parce qu’en fait, le sous-réseau thématique est composé non seulement de linguistes, de locuteurs de la langue, mais aussi d’experts de la langue. C’est-à-dire que pour chaque fiche terminologique, nous aurons non seulement l’équivalent en langue des signes, mais nous aurons également la définition du mot, du terme non seulement en français, mais aussi en langue des signes en mathématiques, en physique-chimie, langue et communication. Nous avons l’informatique également et nous allons élargir les domaines», fait savoir la professeure Adjaratou Omar Sall, coordonnatrice du projet et cheffe du laboratoire linguistique de l’Ifan, qui intervenait hier lors d’une rencontre.
En attendant de l’élargir à d’autres langues nationales, les initiateurs du projet ont choisi pour le moment trois langues que sont le wolof, le pulaar et le sérère, pour mieux faire véhiculer les enseignements de la science à travers les langues nationales. Première plateforme de terminologie au Sénégal, la plateforme numérique «Sentermino» vise à résoudre le problème des terminologies éparses et contradictoires dans les langues nationales sénégalaises. Cette plateforme a pour objectif de réunir, harmoniser et valider les terminologies existantes dans les langues wolof, pulaar et sérère, puis d’en produire de nouvelles. Professeur Mbacké Diagne, Conseiller technique et Inspecteur  général  de l’éducation et de la formation chargé des langues nationales au ministère de l’Education nationale, salue la pertinence du projet qui intervient à un moment opportun pour le système éducatif sénégalais, avec le «modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal, qui utilise les langues nationales à côté du français dans nos classes». Le projet vient faciliter l’usage des terminologies déjà disponibles que les enseignants vont utiliser sans problème, selon le représentant du ministre, à travers le «modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal», mis en œuvre dans 13 académies et dans plus de 4000 classes de Ci et 4000 Cp.
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