Ils sont 8 filles et 7 garçons à maîtriser désormais les rudiments du graffiti. En attendant d’avoir la fibre artistique, ils se sont lancés dans un processus d’échange d’expériences, comme le souhaite «Penser’elles», un projet initié par Docta.Par Malick GAYE

– Loin de l’aspect folklorique de la célébration du mois de la femme, Doxandem squad a décidé de mettre à profit ce mois de mars pour provoquer un fécond échange de regards sur le graffiti. Penser’elles est un projet qui se déroule chaque année à cette période. Pour cette 7ème édition, 8 jeunes filles et 7 garçons ont fait 3 jours d’initiation à la pratique du graffiti. Les bénéficiaires connaissent les rudiments du processus de la création d’œuvres d’art et les formateurs maîtrisent mieux le regard d’un non-initié sur une œuvre artistique. «Penser’elles est un projet qu’on déroule depuis 7 ans. Nous sommes accompagnés par Connect qui s’active dans la réinsertion des femmes. Cette Ong voulait travailler pour une personne. Ensuite, nous leur avons proposé d’élargir. Toutes ces filles sont dans la couture, la teinture et les garçons, dans la menuiserie. Ils n’ont jamais eu de contact avec le monde du graffiti», a détaillé Docta. Après la fresque que les bénéficiaires ont réussi à faire, un panel a été organisé à Blaise Senghor où se déroulent les activités. L’objectif de cet échange est de permettre aux bénéficiaires d’avoir des références. «On ne va pas parler de diplôme, mais d’expérience de la vie. On souhaite montrer à ces jeunes que rien n’est donné dans cette vie. On doit se battre pour ses ambitions. Il ne faut pas répéter certaines erreurs. On ne laisse rien. Nous cherchons à les donner comme références. Il faut être têtu et avancer malgré les obstacles. Il ne faut pas faire comme Simon, mais il faut se servir de son expérience pour éviter de rester dans certaines erreurs», a précisé Docta. Une exposition de photos et de peintures accompagne Penser’elles. Cette dernière est signée par Fatima et Ryam. Elle est ouverte au public à Blaise Senghor.
Revenant sur les années sans Penser’elles, Docta pointe un doigt accusateur sur la pandémie. «Nous sommes restés 2 années sans être en mesure de l’organiser, à cause de la pandémie et de ses conséquences financières. Cette édition est celle de la reprise. On va continuer dans cette lancée. Pour nous, la femme se fête sur 365 jours», a expliqué Docta.
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