La Coalition Sénégal-Palestine, plateforme regroupant divers associations et mouvements défendant la cause palestinienne, s’est élevée, mardi, contre l’interdiction par le Préfet de Dakar d’un sit-in qu’elle projetait de tenir le même jour devant les locaux de l’ambassade d’Israël au Sénégal, estimant que la mesure, en plus d’être anticonstitutionnelle, viole le droit communautaire ouest-africain. Le Préfet de Dakar, Chérif Mou­hamadou Blondin Ndiaye, a notifié à la Coalition Sénégal-Palestine, un arrêté interdisant le sit-in en s’appuyant sur l’arrêté Ousmane Ngom interdisant les manifestations à caractère politique au centre-ville de Dakar, dans l’espace compris entre l’avenue Malick Sy et le Cap Manuel. «Nous tenons à rappeler que cet arrêté est non seulement anticonstitutionnel, mais également en violation du droit communautaire ouest-africain», ont affirmé les organisateurs en invoquant «l’ordonnance d’abrogation de cet arrêté par la Cour de justice de la Cedeao» en mars 2022 pour motif d’atteinte au droit fondamental de manifester.

«En guise d’apaisement, il nous a été proposé de choisir un autre lieu en moins de 24 heures avant l’évènement. Une proposition irréaliste eu égard au temps de préparation nécessaire d’un sit-in ou d’une marche de manière sérieuse et sécurisée», ont-ils indiqué dans une déclaration rendue publique lors d’un point de presse.

La Coalition Sénégal-Pales­tine regrette que le Sénégal soit «l’un des rares pays au monde où des citoyens, profondément meurtris dans leur humanité par un génocide, sont interdits de manifester leur solidarité devant l’ambassade d’un Etat criminel».

Ils n’ont pas manqué de demander l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël récemment accrédité au Sénégal, tout en réaffirmant leur soutien au Peuple palestinien. Le sit-in que la Coalition Sénégal-Palestine voulait tenir ce mardi entre dans le cadre d’un plan d’actions de soutien à la cause palestinienne. Ses membres ont notamment été à l’origine d’une marche organisée le 13 avril dernier pour protester contre les raids et bombardements de l’Armée israélienne dans la bande de Gaza.

Près de 55 000 Palestiniens ont perdu la vie, des femmes et des enfants en majorité, depuis le déclenchement en octobre 2023 d’une intervention de l’Armée israélienne dans l’enclave palestinienne de Gaza. Un nouveau développement de ce conflit vieux de 77 ans exacerbé par une attaque meurtrière (plus de 1200 morts) perpétrée par le mouvement palestinien de résistance à l’occupation israélienne, le Hamas.

Les bombardements et raids ont engendré des destructions massives dans l’enclave palestinienne, alors que ce territoire palestinien est soumis à un blocus limitant au strict minimum l’entrée de l’aide humanitaire. Un fait régulièrement dénoncé par des agences onusiennes qui ne cessent d’alerter sur l’installation d’une famine généralisée dans la bande de Gaza.

La distribution limitée de l’aide humanitaire entraîne des bousculades pouvant prendre un tour dramatique avec l’usage d’armes à feu. Au moins 27 Palestiniens ont péri à la suite de tirs israéliens près d’un centre de distribution de l’aide. Il s’agit du troisième incident du genre en à peine trois jours, a dénoncé l’Onu, non sans évoquer un «crime de guerre».
Aps