Le ministre de la Culture et de la communication, Abdou­laye Diop, appelle à «entretenir la flamme de la Renaissance africaine», dans le sillage de grands intellectuels africains ayant théorisé ce concept. S’expri­mant à l’occasion de la Journée de la renaissance africaine, célébrée samedi à Dakar, M. Diop a invité à «entretenir la flamme de la renaissance théorisée par les aînés comme Alioune Diop, éditeur de Présence africaine», la revue panafricaine que ce dernier avait fondée en 1947, avec l’ambition de contribuer à la promotion de la culture africaine. Le Burkina Faso est le pays invité d’honneur de cette manifestation, une manière de saluer «le dynamisme culturel de ce pays frère et les relations exceptionnelles entre les deux pays».
La ministre burkinabè de la Culture, des arts et du tourisme, Elise Foniyama Thiom­biano, a de son côté invité à «mutualiser nos énergies» pour relever le défi des devanciers de la Renaissance africaine que sont Kwame Khrumah, Gamal Abdel Nasser, Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Wade, entre autres. «Célébrer une journée qui a été officiellement reconnue par l’Union africaine comme étant la Journée de la renaissance africaine s’avère important», a-t-elle dit en présence de plusieurs invités parmi lesquels les ambassadeurs de Cuba et d’Inde. «Il s’agit de faire une introspection du sens de ce concept de la Renaissance africaine au début de la troisième décennie de ce 21e siècle, pour comprendre les écueils et les efforts à consentir pour y parvenir», a ajouté la ministre de la Culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso.
Dans ce cadre, il est nécessaire de «mutualiser nos énergies et nos ressources afin de relever ce défi que nos devanciers ont lancé», a-t-elle poursuivi. «Aujourd’hui, notre tour est arrivé d’entamer la seconde phase de la Renaissance africaine qui consiste à poursuivre le rêve de Cheikh Anta Diop qui est celui de l’unité et de l’affirmation de notre identité», a lancé Elise Foniyama Thiom­biano. A l’en croire, il s’agira «de permettre au peuple noir de répondre aux besoins historiques politiques et culturels, de se reconnaître différent des autres peuples, entre autres». Elle a par ailleurs invité à une remobilisation pour atteindre la seconde phase de la Renaissance africaine et appelé à travailler ensemble pour l’émergence d’un destin nouveau pour le continent africain. A ce sujet, elle estime que le Monument de la Renaissance africaine, réalisé sous l’ère du Président Abdoulaye Wade et installé à Ouakam, un quartier de Dakar, est «un élément de fierté pour tous les Africains».
L’Afrique «tout entière est reconnaissante» à l’endroit du Sénégal pour avoir réalisé ce monument, a indiqué la ministre de la Culture du Burkina, pays abritant le siège de l’Institut des peuples noirs. Les conférenciers que sont le professeur Hamady Bocoum, Directeur général du Musée des civilisations noires, et l’écrivain, Djibril Diallo Falémé, sont revenus largement sur le concept de la Renaissance africaine dont ils ont retracé l’historique et évoqué les «défis». Pour Hamady Bocoum en particulier, «l’unité culturelle doit être convoquée pour baliser l’unité des peuples».
 Aps