L’unité et la solidarité syndicales demeurent le gage de succès dans l’application du droit de grève. C’est l’opinion des responsables du Secrétariat exécutif national unitaire du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes). «Il est aussi vrai que l’usage abusif et désordonné de cette arme ultime à la disposition des travailleurs dans les luttes pour leurs droits, peut nuire à son efficacité. A cet égard, le Sudes estime que les syndicats du secteur de l’éducation doivent faire une évaluation critique des luttes engagées depuis des années sans les résultats à la hauteur des attentes légitimes», déclarent ces syndicalistes. Cette déclaration a été faite hier dans un communiqué, à l’occasion de la Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève, à l’initiative de la Confédération syndicale internationale (Csi).
Pour le Sudes, «cette consécration est d’autant plus opportune qu’en 2015, dans le cadre du tripartisme de l’Oit (Organisation internationale du travail), la partie employeur a tenté de remettre en cause le droit de grève qui a été une conquête fondamentale du mouvement syndical des travailleurs depuis la première moitié du XXe siècle. Cet acquis précieux a été codifié dans les conventions et textes internationaux». Le syndicat estime qu’aujourd’hui il importe aux organisations de travailleurs de veiller «scrupuleusement» au respect de cet acquis fondamental au cœur de la liberté syndicale et du droit social, éléments consubstantiels de la démocratie et des droits humains. Ainsi, l’organisation invite les organisations syndicales de travailleurs du Sénégal à travailler à l’ancrage social de cette Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève dans toutes les couches de la population du pays. Le Sudes rappelle qu’au Sénégal, grâce à la lutte des travailleurs durant la période coloniale et après l’indépendance, le droit de grève a été constitutionnalisé et largement consacré dans le Code du travail et la loi 61-33 relative au Statut général des fonctionnaires. «Si l’on en use amplement dans la Fonction publique, par contre l’application de ce droit dans de nombreuses entreprises du secteur privé connaît des restrictions inacceptables, frisant bien souvent la négation du droit syndical par des patrons rétrogrades en retard sur leur époque. A cet effet, le mouvement syndical sénégalais doit travailler sérieusement pour que force reste toujours à la loi», écrit encore le Sudes.
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