Macodou Bamba Diop et Aïcha Sow comparaissaient hier pour association de malfaiteurs, usurpation d’identité numérique et escroquerie. Ce couple, inscrit en licence de droit, encourt 2 ans dont 6 mois ferme. Ils seront situés sur leur sort le 28 novembre prochain.

Mariés en février 2017, Macodou Diop et Aïcha Sow dite Maman sont aussi unis pour leurs activités interlopes. En détention préventive depuis quelques jours, ces époux, qui ont maille à partir avec la justice, comparaissaient hier devant le Tribunal des flagrants délits, pour association de malfaiteurs, usurpation d’identité numérique et escroquerie.  Etudiants en licence de droit, ce couple encourt 6 mois de prison ferme, si le juge suit le réquisitoire du Parquet. Macodou Diop et Aïcha Sow sont poursuivis pour ces chefs par le patron d’Icône Magazine. La partie civile confiait aux enquêteurs qu’une femme l’appelait souvent pour lui réclamer des sommes d’argent via facebook, appels téléphoniques ou  messages. Une requête à laquelle Mansour Dieng a accédé à plusieurs reprises sous différentes identités. Ce qui a permis d’ailleurs à ses bourreaux de lui soutirer la somme de 350 mille francs Cfa. Dans sa relation des faits à l’enquête, le patron d’Icône Maga­zine raconte avoir eu une première fois, un entretien téléphonique avec une dame, qui s’est présentée à lui sous le nom de Leïla. Cette femme, qui appelait de Ziguinchor, lui a demandé de lui envoyer la somme de 30 000 francs pour des soins. La deuxième fois, c’est une dame qui s’est présentée à lui sous le nom de Aïcha Labanaise Sow, qui lui a réclamé la somme de 50 mille francs. Mais comme l’appétit vient en mangeant, la personne a tenté encore de soutirer de l’argent au patron d’Icône Maga­zine. Malheureusement, cette troisième tentative ne sera pas la bonne. Car, ayant senti un coup fourré, M. Dieng  s’en est ouvert à la police en fixant un rendez-vous à son interlocuteur. Le transport des limiers sur les lieux du rendez-vous a permis de mettre la main sur Marie Joe Cissé venue récupérer l’argent.  Arrêtée, la dame a déclaré que c’est Macodou Diop qui l’a envoyée chercher la somme de 100 mille francs Cfa auprès du sieur Dieng. C’est ainsi que ce dernier a été interpellé. Mais en poussant leurs investigations, les limiers se sont rendu compte que le numéro correspondait au profil de Aïcha Sow dite Maman Sow.
Pour ne pas porter préjudice à son épouse, Macodou Diop a endossé l’entière responsabilité de cette affaire. Il dit que sa femme est innocente et que c’est lui qui a utilisé sa carte nationale d’identité pour récupérer l’argent. Il avoue, en outre, que le numéro relevé dans le procès-verbal est le sien et que c’est lui l’auteur des faits. «Ma femme n’a rien à voir dans cette affaire et je regrette mon acte.  C’est moi qui ai soutiré les différentes sommes d’argent, qui s’élèvent à 350 mille  francs.  J’ai envoyé mon épouse une seule fois  pour récupérer l’argent par Wari dont elle ignorait la provenance», a-t-il assumé. Cependant, M. Diop nie avoir ouvert des mails pour le faire.  Pourtant à l’enquête, il avait déclaré que la puce appartenait à une certaine Leïla, qui  a enregistré le numéro à son nom. «C’est avec cette puce que j’ai appelé et envoyé des messages à la partie civile. Je suis bien la personne qui parlait avec M. Dieng au téléphone en utilisant une voix féminine», révèle-t-il.
Pour sa défense, Aïcha Sow déclare : «je ne connais pas Mansour Dieng et je ne l’ai jamais contacté ni par téléphone ni par message. Je n’ai qu’un seul compte facebook dénommé Aïcha Sow et ce numéro mentionné dans le procès-ver­bal  n’est pas le mien», a-t-elle martelé.  Des propos différents de ceux tenus à l’enquête.
Devant les éléments-enquêteurs, Aïcha Sow avait soutenu avoir communiqué avec la partie civile, il y a de cela 2 voire 3 mois, et sur demande de son époux. Elle confiait même que c’est elle qui récupérait les sommes d’argent. Ce qu’elle a complètement nié hier, devant le juge en soutenant que c’est son époux qui avait emprunté sa carte d’identité.
Selon le Parquet, les délits sont établis à son encontre.  «Il est constant que c’est lui qui a ouvert ces comptes», dit-il en demandant de relaxer l’épouse du chef d’identité numérique et de déclarer les époux coupables des délits d’association de malfaiteurs et de les condamner à 2 ans dont 6 mois ferme. La défense a sollicité la relaxe de la dame et l’application bienveillante de la loi pour l’époux. La décision sera rendue le 28 novembre.
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