Le Parquet suisse a annoncé ce mercredi, qu’il a fait appel de l’acquittement de Michel Platini et Sepp Blatter. Les deux hommes, relaxés début juillet en première instance, se dirigent vers un nouveau procès.

Cette saga judiciaire et médiatique, entamée il y a sept ans, est donc loin d’apercevoir son issue. Le Ministère public de la Confédération helvétique (Mpc, Parquet) a annoncé ce mercredi après-midi, avoir «adressé une déclaration d’appel auprès de la Cour d’appel du Tribunal pénal fédéral (Tpf)» de Bellinzone et «de­mandé l’annulation totale du jugement de première instance», après l’acquittement de Michel Platini (67 ans) et Sepp Blatter (86 ans), prononcé le 8 juillet.

Le Mpc disposait d’un délai de vingt jours pour annoncer cette déclaration d’appel, à la suite de sa réception (le 29 septembre) du jugement motivant la relaxe des deux hommes. Ce délai expirait ce mercredi. Le Mpc, qui confirme ainsi son annonce d’appel effectuée en juillet, a attendu le dernier jour pour communiquer à ce sujet.

Après six ans d’enquête et deux semaines de procès (en juin dernier), Platini et Blatter avaient été acquittés, en première instance, notamment du chef d’«escroquerie». L’accu­sation, qui n’avait pu convaincre la Cour des affaires pénales du Tpf, avait requis une peine d’un an et huit mois de prison avec sursis et un délai de mise à l’épreuve de deux ans à l’encontre des deux anciens dirigeants. Sans succès, le doute ayant profité aux prévenus.

Un «contrat oral» au cœur des débats
Dans son jugement écrit et motivé, le Tpf avait expliqué que l’activité de «conseiller» de Michel Platini était définie «aussi bien par un contrat écrit du 25 août 1999 que -contrairement à l’objet de l’accusation- par un accord oral». «Tant les 2 millions de francs suisses versés à Platini (début 2011) que les cotisations de sécurité sociale d’un montant de 229 126 francs suisses (239 470 euros) versées en sa faveur étaient dus par la Fifa, ont poursuivi les juges suisses dans leurs conclusions, de sorte que les prévenus n’ont notamment pas agi dans un dessein d’enrichissement illégitime […] et que la facture signée par les prévenus n’est pas fausse.»

Lors de son réquisitoire, mi-juin, durant le procès en première instance, le procureur Hildbrand avait balayé cette thèse du «contrat oral» de 1998, mise en avant par les deux hommes. «Blatter et Platini ont agi par un mobile purement égoïste et pécuniaire», avait-il expliqué. Sollicité, l’entourage de Michel Platini n’a, pour l’heure, pu être joint. Egalement contactée, l’avocate de la Fifa (seule partie civile), Me Catherine Hohl-Chirazi, n’a pas donné suite.
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