Justice – Procès en Appel sur l’apologie du terrorisme : Le guide religieux imam Ndao libre de tout soupçon

Par Justin GOMIS
– L’imam Alioune Badara Ndao est libre de toute poursuite pour terrorisme. Le Parquet l’a confirmé hier lors du procès en Appel de l’affaire des présumés terroristes. «Il y a 9 appelants concernés par la procédure. Le Parquet a interjeté des appels incidents qui s’appliquent aux appels principaux. Les accusés acquittés en première instance ne sont pas concernés, mais la Cour peut les entendre en tant que témoins. Vous êtes saisis que de 9 appels des accusés et de 9 appels incidents du Parquet», a renseigné l’Avocat général. Et ce cas concerne bien Imam Ndao. Tout de blanc vêtu, le religieux avait déféré à la convocation.
D’ailleurs, le juge Chimère Diouf a confirmé ces propos de l’Avocat général, avant de préciser qu’il ne se prononcera pas sur la décision concernant ceux qui n’ont pas fait appel. Cependant, «si la Justice a besoin de l’un d’entre eux, on va l’appeler afin qu’elle puisse l’auditionner», a-t-il ajouté.
Le président Diouf a ensuite renvoyé cette affaire au 30 mai prochain, suite à la demande des avocats de la défense dont certains n’ont pas encore pris connaissance du dossier. Mais pour ne pas verser dans la polémique, comme c’était le cas hier avec certains avocats à l’image de Me Dieng, qui dit avoir fait des pieds et des mains afin de disposer du dossier et, qui n’a pu l’obtenir qu’à la veille du procès dans une clé Usb, le juge a demandé à la défense de prendre toutes les dispositions nécessaires. «Que tout le monde se mette en état au mois de mai», prévient le juge Chimère Diouf. Mais malgré l’acquittement de imam Alioune Badara Ndao, ce procès continue de susciter un intérêt auprès du public. En atteste le beau monde qui était venu soutenir le guide religieux en prenant d’assaut la salle 4 du Tribunal remplie comme un œuf.
Pour rappel, ce dossier a été jugé en 2017 et 2018. Les accusés étaient poursuivis pour terrorisme. Il leur est reproché d’avoir créé une base djihadiste tout en ayant des liens avec les organisations terroristes, Daesh et Boko haram. A l’issue du procès en première instance, le juge avait relaxé certains accusés des principaux chefs d’accusation, dont «apologie du terrorisme, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et blanchiment de capitaux». Pourtant, le Parquet, qui était convaincu de la culpabilité de ces mis en cause, avait requis 30 ans de prison ferme. Non satisfait de la décision rendue, le ministère public a fait des appels incidents.
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