KANEL – Financement de l’éducation par l’extraction des mines : La Cosydep mise sur les recettes de la taxe minière

La Cosydep et ses partenaires cherchent les moyens pour inciter les municipalités à financer le plan de développement de l’éducation locale de Kanel au moyen des recettes de la taxe minière. Un atelier sur le financement des priorités de l’éducation par le biais de l’extraction minière est en cours.
A Kanel, au Nord du pays, se mène une réflexion autour de la question relative à la mobilisation des ressources pour le financement de l’éducation à la base. Elle est engagée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) et l’Ong 3G à travers le programme intitulé «Usaid/Kawral». Il vise à renforcer la mobilisation de ressources financières au profit de l’éducation dans la région de Matam avec comme levier l’exploitation des ressources minières pour permettre d’accroître le financement du système éducatif. «Présidé par le préfet de Kanel, un département minier, l’atelier a permis de partager le modèle de classes passerelles Rse. Ce modèle qui se veut original en ce sens qu’il intègre la formation professionnelle, l’utilisation des langues nationales et la valorisation des savoirs et savoir-faire locaux, vise l’implantation de classes passerelles à l’élémentaire et dans la formation professionnelle par le biais du financement par la responsabilité sociétale d’entreprise. Le modèle répertorie les enfants en situation de décrochage dans les communes impactées, intègre les enfants déscolarisés ou non scolarisés de 8 à 14 ans à l’élémentaire et permet aux jeunes de bénéficier d’une formation qualifiante dans les Cpf et ateliers artisanaux pour une insertion socio professionnelle», explique un communiqué du Directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow, qui est en mission de trois jours dans la région de Matam.
Le Code minier prévoit des dispositions par rapport à la mise à disposition de fonds qui devraient financer des projets pour booster le développement local, déclare Cheikh Mbow. Il s’agit, d’après lui, du Fonds d’appui et de péréquation pour les collectivités territoriales qui est alimenté par une quote-part annuelle de 20% de la redevance et des droits fixes payés par les entreprises minières. Mais aussi il existe, dit-il, le Fonds d’appui au secteur minier, le Fonds d’appui au développement local qui est constitué de 0,5% du chiffre d’affaires hors taxe des entreprises sur place. Avant de d’ajouter qu’il y a aussi les droits de stationnement payés par les entreprises minières, la contribution économique locale (Cel) qui est un impôt local tiré sur la valeur locative, la responsabilité sociétale d’entreprise.
Par ailleurs, M. Mbow rappelle qu’au «Sénégal beaucoup d’enfants et de jeunes ne bénéficient toujours pas du droit à une éducation de qualité du fait de contraintes économiques, environnementales mais aussi de représentations socio-culturelles qui affectent leurs communautés. Et d’ajouter : «En effet, des études de la Cosydep (2016) et de l’Usaid (2017) montrent que 1 498 286 enfants et jeunes âgés de 6 à 16 ans sont hors du système éducatif (37%). Les enfants qui n’ont jamais été scolarisés représentent 1 196 953 enfants (78,6%) et les déscolarisés représentent 21,4% de l’effectif, majoritairement des garçons (57%) contre 43% de filles.»