La campagne de collecte de signatures du parrainage démarre lundi et le Pds s’obstine à faire de Karim Wade son candidat pour 2019 malgré le rejet de son inscription sur les listes électorales et son absence prolongée du pays.

Le Pds va-t-il présenter un candidat lors de la Présidentielle du 24 février 2019 ? A 6 mois de cette échéance électorale, un voile de pessimisme enveloppe cette question. Car la Direction générale des élections a déjà informé en juillet dernier que le nom de Karim Wade ne figurait pas sur les listes électorales. Sa condamnation par la Crei à 6 ans de prison et l’article L31 du Code électoral furent invoqués comme motifs par les services de Aly Ngouille Ndiaye. Désormais, le Code électoral impose à tout candidat à la Présidentielle d’être électeur. Une disposition qui exclut Karim Wade de candidater en 2019 d’après le ministère de l’Intérieur même si la Crei n’avait pas prononcé le 23 mars 2015 la perte de ses droits civiques et politiques.
Dans 3 jours, les candidats à la candidature pour l’élection présidentielle devront sillonner le pays pour collecter 0,8 à 1% de signatures du fichier dans le cadre du parrainage. Si le Pds présente un candidat, il devra sacrifier à cet acte. Or, le faire pour un candidat qui n’est pas assuré d’être présent dans la liste du Conseil constitutionnel sonne comme du gâchis. On se retrouve dans une perspective de ne pas voir de candidat du Pds à la Présidentielle. Une première depuis la création de ce parti en 1974. Et ni le Pds ni Karim Wade ne semblent se résoudre à trouver un plan B. Une hypothèse exclue par Me Abdoulaye Wade et Cie. Comme l’atteste la dernière lettre de Karim Wade envoyée mercredi dernier au Peuple sénégalais.
Dans son message de vœux de Tabaski, l’ancien ministre d’Etat, qui se présente comme le «candidat du Peuple», a déclaré : «Dans la perspective de cette élection, j’entends, au-delà de ma formation politique, rassembler tous ceux qui veulent restaurer la réussite par le mérite, l’effort et le travail, ceux qui refusent une justice aux ordres et les politiques budgétaires de l’incompétent Macky Sall qui, tout en étant incapable de répondre aux besoins de base de son Peuple (l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation), trouve le moyen de creuser la dette et les déficits, conduisant ainsi inexorablement le Sénégal vers un chaos économique, un chaos social et un chaos politique.»
Karim Wade se met ainsi dans une posture de candidat «valable» et qui présente les grandes lignes de son programme pour février 2019. Il «espère» que Macky Sall saura décrypter cet «ultime message du Peuple qui ne veut ni de son parrainage ni de l’élimination de ses adversaires politiques par son clan de juges à ses ordres». Selon Karim, le chef de l’Etat «doit comprendre que sa tentative de coup d’Etat électoral ne passera pas et se comporter enfin en homme courageux qui n’a pas peur d’affronter ses adversaires dans une compétition ouverte, loyale et transparente».
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