Karim Wade aussi brise le silence. Depuis Doha, au Qatar, il «condamne avec force cette escalade de la violence d’État, que rien, vraiment rien, ne saurait justifier et qui va bien au-delà du cas d’Ousmane Sonko». L’ancien ministre d’Etat explique : «Depuis l’élection présidentielle truquée de 2019, Macky Sall n’a qu’une seule idée, une idée fixe : se maintenir au pouvoir par tous les moyens. De l’intimidation de ses alliés à la répression de ses adversaires politiques, il met tout en œuvre pour servir cette forfaiture que notre Constitution exclut et que les Sénégalais réprouvent. J’ac­cuse un pouvoir qui donne la priorité à des manœuvres politiciennes et à des manipulations électorales.» Dans sa déclaration écrite, Wade-fils, qui se voit toujours en un «exil forcé» que Macky Sall lui a «imposé arbitrairement», témoigne sa «solidarité» au leader de Pastef. Il se dit «consterné» et «indigné» face à cette «folie meurtrière d’un régime aux abois» et considère que les événements en cours sont «l’expression de souffrances accumulées depuis neuf ans».
L’ancien ministre, qui «exige la libération immédiate de tous les détenus politiques», demande aux forces de l’ordre de «faire preuve de retenue, quelles que soient les circonstances dans lesquelles elles interviennent». Et aux manifestants, Karim Wade dit connaître leurs «difficultés», leurs «frustrations» et leurs «angoisses». «Vos protestations actuelles sont significatives des problèmes des Sénégalais et des Sénégalaises qui, pour leur survie, doivent faire face à une politique peu inspirée, incohérente, sans vision pour l’avenir du pays», a-t-il dit. Pour le fils du Président Wade, «le Sénégal nouveau devra se faire avec des dirigeants mus par la défense de l’intérêt général, capables d’assurer le bon ordre et la sécurité publique et qui auront pour seule priorité l’amélioration de la vie quotidienne des Sénégalaises et des Sénégalais».