«Ici au Kenya, nous avons écrit l’histoire, car un coup d’Etat a été mené par quatre personnes dans un Tribunal», a déclaré jeudi 21 septembre Uhuru Kenyatta en référence au jugement rendu le 1er = septembre par la Cour suprême, saisie par l’opposition et invalidant sa réélection lors du scrutin du 8 août.
Dans son intervention au Pa­lais présidentiel face à des dirigeants du nord du pays, il a estimé que le jugement de la Cour suprême a sapé la démocratie. Une décision qu’il a comparée aux coups d’Etat militaires menés dans d’autres pays du continent. «Le jugement de quelques personnes a réduit à néant les progrès réalisés au fil des ans», a-t-il ajouté.
Ces critiques virulentes surviennent au lendemain de la publication du jugement complet et détaillé de la Cour suprê­me qui accable la Com­mission électorale pour sa gestion du scrutin. Elle lui reproche notamment d’avoir proclamé les résultats sur la foi de procès-verbaux à l’authenticité parfois «douteuse», et de ne pas avoir permis l’accès à ses serveurs informatiques pour vérifier des accusations de piratages informatiques.

La nouvelle élection finalement repoussée
La Cour suprême a précisé que ses reproches visent surtout la transmission des résultats et qu’elle n’a aucune raison de douter des opérations d’enregistrement des électeurs ou des opérations de vote le jour du scrutin, notamment. Elle a également rejeté une requête de l’opposition de poursuivre des responsables de l’Iebc, évoquant plutôt des «problèmes institutionnels systémiques».
Parallèlement à la déclaration de Kenyatta, la commission électorale, durement étrillée mercredi par la plus haute instance judiciaire du pays, a annoncé que la nouvelle élection, initialement prévue pour le 17 octobre, était repoussée au 26 du même mois.
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