Le métier ne nourrit pas son homme. La vie des conducteurs de motos Jakarta dans la capitale du Fouladou est un véritable parcours de combattant. Ici, les conducteurs de ces motos taxis se plaignent quotidiennement de la précarité de leur profession. Un grand tour au niveau des différents points de stationnement communément appelés «arrêt», a permis de voir de très prés la galère de ces hommes. Ils sont tous d’avis que le travail n’est plus rentable surtout dans la commune : rareté de la clientèle, pléthore des motos, faible coût du transport estimé à 250 F Cfa la course, la cherté du prix du carburant, sont les quelques paramètres, qui expliquent la précarité du métier.
Pourtant, ils ont connu une période de vaches grasses. Au début, les choses marchaient bien, au point que ce métier a vite attiré du monde. Certains mécaniciens ou menuisiers et même d’autres personnes issues des autres segments de la vie active, se sont convertis en chauffeurs de motos Jakarta.  Conséquence, trop de motos sur les rues à la recherche de clients. A en croire le président de l’Association des conducteurs de motos Jakarta, «il y a plus de perte que de gain dans ce métier». Mamadou Aliou Diallo renseigne qu’à Kolda, on note plus de motos «particuliers» et dont les propriétaires supportent quotidiennement leurs amis ou enfants, au grand dam des taxis Jakarta. Une situation qui justifierait la galère des travailleurs. Malick Faye ajoute que ceux qui sont employés pour conduire des motos appartenant à autrui et obligés de verser quotidiennement 2000 F Cfa, sont dans la vraie galère. Ces derniers n’arrivent plus à assurer ce versement quotidien, au point qu’ils restent toujours en conflit avec leurs patrons. D’ailleurs, c’est en se bousculant pour un client que des motos entrent en collusion, occasionnant des blessés. Ils s’y ajoutent les accidents graves voire mortels provoqués par des courses effrénées pour récupérer des clients. Pourtant, on vous dira quelque part que les plus déterminés et engagés dans le métier arrivent à entretenir dignement leurs familles. A quel prix ?
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