La participation des enfants aux réunions des conseils municipaux est un levier au développement local. D’où l’implication du secteur privé  pour  assurer la protection et la promotion de l’enfance au Fouladou, où subsistent toujours des pratiques culturelles qui empêchent leur épanouissement. Par Aladji BADJILANG –

 Les mécanismes de protection de l’enfance sont multiples, mais très peu réussissent à assurer la promotion des enfants au Fouladou. Sachant que l’enfant est un être humain autour de qui tourne un avenir prometteur, il faut son implication dans les cercles de prise de décision de développement des collectivités territoriales. Face cette réalité, l’Ong Educo, qui s’active dans l’éducation des enfants, a mis en place des parlements d’enfants dans différentes communes cibles de la région de Kolda. L’objectif est de responsabiliser l’enfant à dire son mot sur les questions de développement le concernant. Son champ d’action est le Conseil municipal, où sa présence est obligatoire lors des sessions de délibération. A en croire Fatoumata Diao, maire de la commune de Saré Bidji, située dans le département de Kolda, les préoccupations des enfants sont désormais prises en charge par la collectivité territoriale, qui associe toujours le parlement des enfants aux réunions dans les domaines de l’éducation et de la protection de l’enfance.

De l’avis d’un élève de 14 ans, Educo a su placer l’enfant au centre des décisions dans les conseils communaux ou municipaux. D’ailleurs, une rencontre initiée par Educo, en partenariat avec l’Unicef, s’inscrit sur la mobilisation du secteur privé pour un développement local sensible aux droits de l’enfant. Il s’agit pour Babacar Ndong, directeur pays d’Educo Sénégal, de mobiliser le secteur privé local pour le financement de l’éducation et la protection des enfants.
Poursuivant sa réflexion, M. Ndong dira qu’il s’agit de voir ensemble comment on peut amener le secteur privé local à appuyer les initiatives de développement, notamment en les mettant en rapport avec les collectivités territoriales dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la protection des enfants.

Dans cette initiative qui participe à l’implication totale des enfants avec respect de leurs droits, Educo, dans chacune de ses communes cibles, voit les entreprises existantes pour les recenser, les organiser, les sensibiliser, puis les regrouper en association, en coopérative et en Gie pour qu’elles puissent, en contre-partie, appuyer les collectivités territoriales et les organisation d’enfants dans le cadre de leur participation au développement. Et pour un succès de ces initiatives salutaires, l’Unicef, partenaire d’Educo, accompagne cela dans sa propre initiative appelée «Collectivité territoriale amie des enfants», qui les met en avant, ainsi que leurs droits, dans la programmation et la mise en œuvre des interventions. Ce qui fait dire à Amadou Kor Sène Ly, fonctionnaire à l’Unicef, que ce partenariat avec Educo pousse les collectivités territoriales à la mise en place de cadres de participation des enfants, mais aussi des cadres qui fédèrent toutes les forces œuvrant dans la collectivité au profit de la promotion et de la protection des enfants.

Au cours de cette table ronde qui évoque la responsabilité sociétale de l’entreprise, le sous-préfet de Ndorna, logé dans le département de Médina Yoro Foulah, invite les acteurs au respect des droits des enfants et à assurer leur épanouissement et promotion. Ahmadou Ba, visiblement satisfait des actions d’Educo dans sa circonscription administrative, pense que les mécanismes de contrôle de l(action publique passent par la mise en place de conseils communaux d’enfants qui sont renforcés par la mobilisation des différents corps de métiers pour mieux participer à la prise en charge de l’enfant.

D’ailleurs, Educo a distribué 1800 kits scolaires dans les écoles de l’arrondissement de Ndorna, précisément dans les communes de Ndorna et Bourouco. Des mesures participant à la protection et à la promotion de l’enfance sont menées dans les différentes collectivités territoriales dont Bagadadji, Saré Bidji, Mam­patim, Ndorna, Bourouco. Satis­faite des réalisations d’Educo, Fatoumata Bâ demande l’élargissement de ces actions à d’autres communes de la région pour mieux assurer la protection des enfants au Fouladou, où certaines pratiques culturelles bloquent leur épanouissement, surtout les filles. Grâce à Educo, les écoles élémentaires de Ndorna et Bourouco sont classées premières en termes de performance scolaire dans l’Académie de Kolda. Une fierté du sous-préfet de Ndorna qui invite les responsables nationaux et locaux d’Educo à ratisser large pour redorer le blason de l’éducation dans cette région du Sud du pays.
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