L’Association Gune sera aux côtés de 20 établissements élémentaires, moyens et secondaires des départements de Kolda et Vélingara, les 2 prochaines années, pour y dérouler un paquet d’activités à même d’installer un environnement périscolaire et scolaire garantissant aux apprenants le droit à une éducation de qualité, équitable et sans violence. Le lancement du projet a eu lieu mardi passé dans un réceptif hôtelier de la capitale du Fouladou.Par Abdoulaye KAMARA –

L’adjointe au Gouverneur de Kolda, Marième Hanne Kou­yaté, a donné, mardi passé, le coup d’envoi des activités du projet «Garantir le droit des adolescents et des jeunes à une éducation de qualité, équitable et sans violence dans la région de Kolda». Ce projet, qui va intervenir dans 10 établissements élémentaires, 7 collèges et 3 lycées des départements de Vélingara et Kolda, est initié par l’Association Gune, qui a eu l’appui technique et financier de la Fondation Gune de Barcelone et de l’Agence catalane de coopération au développement. Il a pour objectif de «sensibiliser, mobiliser et mettre en œuvre des actions concrètes en faveur de l’accès des filles à une éducation de qualité et sans violence», a indiqué Mme Aïdara Néné Mballo, cheffe de projet.
Au cours de la cérémonie de lancement, l’Association Gune, après s’être présentée aux autorités administratives, aux dirigeants et élèves des établissements partenaires, a décliné le paquet d’activités qui devra être déroulé pour l’atteinte des objectifs qu’elle s’est assignés. Mme Aïdara Néné Mballo, cheffe de projet, a d’abord expliqué les raisons qui ont amené à initier ce projet. Elle a renseigné : «Nous sommes partis du constat que le taux d’abandon scolaire est élevé dans la région de Kolda, particulièrement chez les filles. La parité entre filles et garçons scolarisés s’est renforcée dans le cycle élémentaire, mais les tendances s’inversent au niveau des cycles moyen et secondaire en faveur des garçons. Le taux d’achèvement des filles est de 14, 4% à Kolda contre 27% au niveau national.» Elle ajoute : «Plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité du droit à l’éducation des filles et leur impossibilité d’obtenir une éducation de qualité : les pratiques socioculturelles, la pauvreté, les travaux do­mestiques.» Et puis, elle a décliné les activités qui devront être déroulées dans les établissements scolaires des communes de Dabo, Dialambéré (Kolda), Diaobé-Kabendou, Koun­kané et Kandiaye (Vélin­gara), entre février 2023 et janvier 2025. «Le programme participera à la capacitation des élèves, du personnel des établissements et des parents. Les autorités administratives et politiques seront associées dans tout le processus.»

Les chefs d’établissement ont remarqué, après l’exposé des activités, que peu de place est réservée aux garçons alors que leur cursus scolaire est vulnérabilisé par la conduite des motos-taxis (Jakarta) et la tentation de l’émigration irrégulière. Mme Kanouté, dans son intervention, a noté tout le bonheur qu’elle a de procéder au lancement d’un projet qui combat les discriminations négatives à l’encontre des filles et a exhorté ces dernières, qui étaient dans la salle, de se donner des références, de copier des modèles de réussite au féminin pour se fixer des objectifs de réussite scolaire et sociale. N’est-elle pas, elle-même, un exemple : première femme à occuper le poste d’adjoint au Gouverneur de Kolda. Elle a déclaré, à l’issue de la rencontre : «Je suis heureuse d’être aux côtés de mes sœurs élèves pour leur servir de modèle. C’est toujours important d’avoir une référence, un modèle, une inspiration pour pouvoir évoluer dans la vie, dans l’environnement scolaire. Le Sénégal doit compter sur toutes ses ressources humaines pour se construire. Les femmes ont une pierre à apporter à l’édifice. Elles ne pourraient apporter cette pierre si elles n’ont pas été préparées en amont au niveau de l’école. Et pour cela, il faut que l’environnement de l’école soit sain, sans violence, sans discrimination.»
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