Faute de salles de cinéma, les plateformes de streaming battent des records d’abonnement et de fréquentation. Sur Netflix, une série mise en ligne fin décembre s’attire tous les suffrages : «La chronique des Bridgerton», adaptation d’une série de romans qui se situent dans l’Angleterre de la Régence, au début du 19e siècle.

Londres, 1813. La reine Charlotte s’intéresse surtout à l’actualité mondaine et à l’apparition dans le monde des débutantes, ces jeunes filles aristocrates cherchant un mari et un parti. Le tout Londres bruisse de l’entrée réussie de la jeune Daphné Bridgerton, ainsi que du retour du séduisant duc d’Hastings. Cette chronique nous est racontée en voix off par la perfide et mystérieuse Lady Whistledown, auteure d’une feuille de potins dont raffolent les mondains. Servie par des décors et costumes somptueux, La chronique de Bridgerton brille de mille feux dans le registre historico-romantique. Comme si les romans classiques de Jane Austen étaient revisités par les créateurs de Gossip girl. Mais ce qui fait le sel de la série, outre la question de l’émancipation des jeunes filles, c’est le choix d’un colorblind casting, c’est-à-dire indifférent à la couleur de peau des comédiens. Nombre de personnages aristocrates, à commencer par la reine Charlotte, sont incarnés par des acteurs métis ou noirs. Un choix judicieux tant on finit par l’oublier et par saluer le charisme des interprètes. Le Bri­tannico-Zimbabwéen Regé-Jean Page s’illustre ainsi dans le rôle du duc d’Hastings, au point que l’on cite son nom pour reprendre le personnage de James Bond.
Rfi