Le ministre des Sports, Pr Narcisse Mouelle Kombi, n’a pas mâché ses mots au sujet du départ de Antonio Conceiçao, ex-sélectionneur des Lions Indomptables. Dans l’émission «Présidence Actu», il a ouvertement dénoncé ce qu’il considère comme une erreur stratégique, aux conséquences financières lourdes pour l’Etat.
«Monsieur Conceiçao était dans une logique de reconstruction et de refondation heureuse de notre sélection nationale. Mais son parcours, malheureusement, a été interrompu contre le gré de l’Etat», a-t-il déclaré, soulignant que le Cameroun a dû débourser plus d’1, 2 milliard de francs Cfa en indemnités pour un licenciement qualifié d’«abusif».
Derrière cette sortie médiatique, se cache une réalité plus profonde : la fracture persistante entre le ministère et la Fécafoot. Si officiellement les deux institutions affichent une volonté de collaboration, les divergences autour du cas Conceiçao traduisent une lutte d’influence sur la gouvernance du football national. Le ministère, garant des finances publiques, déplore une décision jugée coûteuse et irrationnelle ; la Fécafoot, elle, revendique son autonomie dans le choix de ses entraîneurs, quitte à assumer des ruptures brutales.
Cette guerre larvée, qui oppose l’Etat à l’instance fédérale, continue de parasiter la sérénité autour des Lions Indomptables. Car au-delà des indemnités payées à Con­ceiçao, ce sont les incertitudes liées à la stabilité du banc de touche et à la cohérence des décisions qui fragilisent la sélection.
En rappelant cet épisode, Narcisse Mouelle Kombi ne fait pas seulement un constat budgétaire : il remet en lumière une rivalité institutionnelle qui plombe la progression du football camerounais. Une rivalité où chaque camp semble vouloir imposer sa légitimité, au détriment de la continuité sportive.