Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – 

La pose de la première pierre du quai de pêche de Joal-Fadiouth, qui s’est tenue à Joal la semaine dernière, marque un tournant décisif pour le secteur halieutique sénégalais. L’événement, placé sous le sceau de la coopération entre le Sénégal et le Japon, témoigne de l’importance accordée par les nouvelles autorités à la pêche artisanale, pilier de l’économie locale. «Ce projet, ce n’est pas seulement une infrastructure. C’est un engagement du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de son Premier ministre, Ousmane Sonko, et de tout le gouvernement à soutenir concrètement les populations littorales, les pêcheurs, les femmes transformatrices, les jeunes», a déclaré Dr Fatou Diouf, ministre de la Pêche et des infrastructures maritimes et portuaires.
Le Japon, partenaire historique du Sénégal dans ce secteur, est une nouvelle fois à l’origine de cette avancée. L’ambassadeur nippon et la représentante de la Jica étaient présents pour rappeler l’ampleur de cette coopération. «Le Japon nous a gratifiés d’infrastructures structurantes, les quais de Kayar, de Lompoul, de Pointe-Sarène, de Ngaparou, ou encore le centre de Missira. Sans oublier le Laboratoire national d’analyse des produits de la pêche, financé à hauteur de 7 milliards de francs Cfa. Il sera bientôt opérationnel», a ajouté la ministre.
La cérémonie a également été l’occasion de saluer l’engagement des autorités locales et des acteurs de terrain. «Ce projet a vu le jour grâce à une coordination efficace entre les services régionaux, départementaux et les élus locaux», a fait savoir Mme Diouf. Ainsi a-t-elle salué les efforts de tous ceux qui ont, dans l’ombre, contribué à cette réussite.
Mais au-delà des réjouissances, les autorités ont rappelé la nécessité de préserver la ressource halieutique. «Il faut qu’on arrête de pêcher les juvéniles, qu’on respecte les engins de pêche. Sinon, un jour, il n’y aura plus un seul poisson. Ce que l’Etat fait, il le fait pour vous, les acteurs. Ensemble, nous devons faire respecter la réglementation et protéger nos ressources», exhorte le ministre.
Le gouvernement entend aussi revoir le mode de gestion des infrastructures. «Aujourd’hui, les quais sont souvent cédés aux mairies, puis aux Gie. Mais en cas de problème, c’est l’Etat qu’on interpelle. Il est temps de concevoir un modèle où tous les acteurs, l’Etat, les mairies, les Gie, les associations, ont leur place, et où la gestion est partagée, mais responsable», a-t-elle indiqué.
Dr Fatou Diouf a profité de l’occasion pour rendre hommage aux femmes. «Je suis du côté des femmes. Donnez-leur la main, donnez-leur la voix. Ce sont elles qui transforment, qui valorisent la ressource. Sans elles, il n’y a pas de chaîne de valeur», a dit la ministre de la Pêche et des infrastructures maritimes et portuaires, appelant à une inclusion plus forte des femmes dans les décisions et la gouvernance du secteur.
Avec ce projet, Joal-Fadiouth se projette dans l’avenir, grâce au soutien des partenariats et à une volonté politique affirmée.
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