Au regard des lacunes constatées dans la mise en œuvre des exigences légales de la Lbc/Fc applicables aux Entreprises et professions non financières désignées (Epnfd), c’est-à-dire les notaires, les experts comptables entre autres, «le Sénégal s’est résolument engagé dans la voie des actions correctives», selon la présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), Ramatoulaye Gadio Agne.

La présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a annoncé hier, que le Sénégal s’est résolument engagé à apporter des correctifs aux insuffisances notées dans la mise en œuvre des exigences légales de la Lbc/Fc applicables aux Entreprises et professions non financières désignées (Epnfd), c’est-à-dire les notaires, les experts comptables, entre autres. Ramatoulaye Gadio Agne expli­que que des évaluations du système sénégalais de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont révélé «des faiblesses tant dans l’appropriation des obligations par ces professionnels que dans le contrôle et la supervision de la mise en œuvre des règles en matière de Lbc/Fc par des organes dédiés».
Dans la même foulée, le Directeur général du Groupe­ment intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (Giaba) souligne que les Epnfd «représentent la principale vulnérabilité dans la sous- région en matière Lbc/Ft. Cette vulnérabilité interpelle d’autant plus que la plupart de ces Epnfd ont des liens très étroits avec le secteur informel dont les méthodes de transaction ne permettent pas une traçabilité des flux financiers et la justification de l’origine des fonds…». Cependant, indique Aba Kime­labalou, «de nombreuses lacunes sont soulignées dans la supervision des Epnfd dans l’ensemble des Etats membres du Giaba. Cela se justifie notamment par l’absence d’autorité de supervision pour certaines Epnfd, le manque de ressources (en termes de personnels, formés, de moyens de contrôle, de guides de bonnes pratiques et de lignes directrices). A ce jour donc, malgré les insuffisances répertoriées dans le secteur des Epnfd, très peu de sanctions sont prises par les autorités de supervision pour inciter les acteurs à se conformer aux exigences de la Lbc/fc».
C’est pour pallier toutes ces insuffisances que la Centif, en collaboration avec le Giaba, a tenu hier une rencontre d’échanges sur «la problématique de la supervision effective des Entre­prises et professions non financières désignées pour la mise en œuvre efficace des mesures préventives de Lbc/Fc». A l’issue de laquelle une batterie de recommandations ont été formulées.
Pour l’effectivité du contrôle et la supervision des Epnfd, par exemple, il a été suggéré de «veiller à l’encadrement juridique des secteurs particulièrement vulnérables identifiés dans le rapport d’évaluation nationale des risques; multiplier les évaluations sectorielles des risques et développer l’approche basée sur les risques ; automatiser le processus de connaissance du client (Elaborer une matrice de risques pour détecter l’origine des fonds, l’identification des clients et des personnes politiquement exposées) ….».
Et pour l’efficacité du contrôle et de la supervision des Epnfd,  les participants préconisent l’élaboration d’un guide et des lignes directrices pour une meilleure prise en compte des obligations de supervision ; le renforcement de capacités des autorités de contrôle et de supervision (ressources humaines, matérielles, sensibilisation et formation).
Le Dg du Giaba rappelle que «les standards internationaux de Lbc/Fc imposent des obligations de vigilance et de diligence à l’endroit des Epnfd. En effet, à l’instar des institutions financières, ces Epnfd doivent mettre en place un dispositif interne de prévention de la Lbc/Fc et s’assurer de pouvoir détecter toute opération suspecte afin de la déclarer à la Centif».
dialigue@lequotidien.sn