Par Hyacinthe DIANDY – 

Qu’est-ce qui fait courir Ta­pha Gaye ? Une interrogation liée à la sortie samedi du Dtn qui, avant même de présenter prochainement son rapport au Bureau fédéral, déclare tout de go qu’il reste le coach des Lionnes. Le technicien sénégalais, prenant prétexte du fait que le sujet du cumul n’a pas été évoqué par ses pairs, croit savoir naïvement que ces derniers ap­prouvent son statut particulier. Oubliant ce qui se dit en coulisse et venant principalement de ses propres collègues.
En effet, il est clair que le milieu de la «balle orange» perçoit mal cette situation de cumul de Tapha Gaye, remise sur le parquet suite à l’échec de Yaoundé. Surtout, comme l’a rappelé Le Quotidien dans son édition du 6 octobre 2021, le décret portant création des directions techniques nationales, en son article 9, interdit toute forme de cumul, comme nous l’avions évoqué dans une de nos éditions.
D’ailleurs interpellé récemment à ce sujet par nos confrères de L’Observateur, le ministre des Sports a confirmé Le Quotidien, en déclarant : «C’est vrai que le décret dit que le cumul est interdit. Mais il y a des moments où on peut accorder une dérogation.»
Mais Matar Ba, tout en précisant attendre «que la Fédération nous fasse des propositions pour apprécier», s’est loupé dans son argumentaire en affirmant : «La dérogation n’est pas fixée dans le temps…» Une interprétation assez curieuse si on sait que l’article 9, qui interdit le cumul au Dtn, est assez clair quand il parle de «dérogation exceptionnelle». Dans l’esprit de cette disposition, il est évident que le cumul concernant Tapha Gaye et qui a été autorisé dans un contexte particulier (Afro­basket), ne peut s’inscrire dans la durée ; comme d’ailleurs dans les situations d’intérim où le Dtn est appelé exceptionnellement à la rescousse.
D’ailleurs un ancien Fédéral se demande comment on peut accepter dans la durée un tel cumul si on sait qu’un Dtn a tellement de choses à faire au niveau national.
Il revient donc à la tutelle de rappeler à l’ordre la Fédé de basket par rapport à une situation qui a connu un flop et qui ne peut qu’être provisoire.
Il y a aussi l’aspect financier souvent agité en coulisse par des entraîneurs frustrés et des observateurs qui trouvent gênant de voir Tapha Gaye toucher simultanément des primes en tant que Dtn (Ki­gali) et une pige comme coach (Yaoundé). Mais apparemment coach Tapha ne veut pas lâcher son fromage… «ju­teux».
On dit souvent que l’argent n’aime pas le bruit. Mais c’est bien aussi de rappeler que là où il y a l’argent… il y a toujours du bruit.
hdiandy@lequotidien.sn