La conférence de presse du gouvernement d’hier a été aussi une occasion pour les autorités d’apporter une réponse au rapport d’Amnesty sur la situation des droits de l’Homme au Sénégal. D’après Sidiki Kaba, «le Sénégal n’est pas un enfer des droits de l’Homme». Parlant des récentes manifestations où l’on parle de «13 morts et 590 blessés à la suite de violences policières», cet avocat et ex-militant des droits de l’Homme trouve ces propos excessifs. «Vous voulez dire que les violences policières sont à l’origine de tout ce que nous avons vu ensemble, une catégorie de manifestants qui s’en prenait à des biens privés et publics, des postes de police, de gendarmerie ? On ne peut pas soutenir que les Forces de l’ordre sont à l’origine de toute cette violence», corrige le ministre des Forces armées. C’est aussi de l’exagération, d’après le ministre des Forces armées, lorsque qu’on dit qu’il y a eu «des actes de torture ou que l’usage de la force a été disproportionné». Pour lui, «quand on parle d’actes de torture, il y a un système». Et jamais, renseigne-t-il, «cela n’a existé au Sénégal». Et M. Kaba d’ajouter : «Qu’il y ait un policier, un gendarme dans l’exercice de ces fonctions qui a eu à commettre un acte qui peut être assimilé à un acte de torture, mais on ne peut pas dire que c’est un système établi, une planification, un ordre donné par un gouvernement pour arrêter, mettre en prison une catégorie de personnes. Ce n’est pas possible parce que dès l’instant que vous êtes interpellé, l’avocat est à vos côtés, la torture n’est pas possible. La loi précise, dès l’instant que vous êtes en garde à vue, que vous avez immédiatement le droit de requérir un médecin. Cette affirmation est excessive.» Toutefois, rassure-t-il, «si ces actes sont établis, la justice sera saisie. Elle fera la lumière et prendra les décisions relativement aux éléments de preuve qui seront versés dans le dossier».