Khalifa Sall et Karim Wade sont présentés par leurs partisans comme faisant peur au Président sortant. Mais le chef de l’Etat, interpellé sur la question lors son entretien avec la presse nationale, botte en touche. «Je n’ai peur de personne sur le terrain politique. Je ne me suis pas autoproclamé président de la République. C’est le Peuple qui en a décidé ainsi à travers une élection. J’étais un opposant face à un pouvoir qui était là avec toute sa puissance. Je suis un démocrate : si ce que j’ai fait est insuffisant aux yeux des Sénégalais, qu’ils élisent un autre Président le 24 février. J’accepterai ce choix sans problème», a-t-il dit.
Macky Sall ajoute «que ceux qui ont des problèmes judiciaires se regardent dans un miroir» car, dit-il, la question est de savoir si «ce dont on est accusé est avéré ou pas». Sur le cas Karim Wade, il dit : «Comment pourrais-je gracier un homme dont j’ai peur ? Dire que j’ai peur de cet adversaire n’a pas de sens.» Le président de l’Apr appelle les politiciens qui veulent diriger le pays à «éviter de jeter l’opprobre sur les institutions, en particulier le Conseil constitutionnel encore que les accusations ne reposent sur rien». «On accuse le Président gratuitement. Mais ku boot bouki, xacc baw la, (quand on a des charges publiques, on ne peut s’empêcher d’être critiqué)», admet-il. D’après lui, plus de 4 100 parrains de son dossier de candidature déposé par sa mandataire Mimi Touré ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.
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