Le Rebasing au goût du jour

Logique pour logique, s’il faut croire que l’extension du périmètre comptable peut justifier l’existence de dette cachée, le Pib revu à la hausse doit en être de même. Malick Diop, de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, justifie le Pib en hausse par la prise en compte de nouvelles sources, l’amélioration de la méthodologie et la révision sur les classifications. Il faut espérer tout de même que ces nouvelles données ne soient pas le prétexte pour traiter le déficit public global uniquement comme un problème de ratio de la dette au Pib.
Simple acte de routine qui permet de suivre l’évolution réelle de l’économie nationale, ce Rebasing-ci est allé plus loin. De 15 261 milliards de francs Cfa à 17 316 milliards, le Pib a fluctué parce que le mode de calcul a surtout été modifié. Pour autant, il ne peut être question de malveillance.
Il y va du caractère dynamique des bases d’analyse qui, souvent, se fondent sur un ensemble de pratiques et de critères relatifs, du reste.
Ce n’est pas le Rebasing et son procédé qui sont pointés du doigt. C’est en réalité la remise en cause légitime du mode de calcul qui, inéluctablement, impacte aléatoirement le niveau de richesses. De ce point de vue, une comparaison peut être faite avec le calcul de la dette publique. La hausse du Pib n’est pas un problème en soi, mais elle prouve que la technique de calcul et la définition du champ de référence en statistique sont dynamiques. C’est aussi sur la base de la révision du mode de calcul que le Rebasing a débouché sur une hausse consistante du Pib. C’est cette même variabilité qui s’applique, par ailleurs, au mode de définition du périmètre comptable, base de calcul de la dette publique.
Birame Waltako NDIAYE

