Médiateurs de fait au constat de leur implication dans plusieurs conflits et crises, les autorités traditionnelles doivent disposer d’un cadre formel pour une meilleure implication dans la gestion des affaires du pays. C’est l’idée du Conseil supérieur de la collectivité léboue et du Conseil des notables lébous du grand Cap vert, qui en ont porté le plaidoyer samedi à l’occasion d’une «journée de réflexion» sur la situation du pays, organisée à Toubab Dialao (Yène). «Pour une meilleure participation des notables à la stabilité nationale, la gestion des conflits, l’orientation et l’adoption des programmes gouvernementaux, nous estimons qu’un conseil national des autorités traditionnelles doit être mis en place pour élargir la participation inclusive des acteurs dans le développement économique, social, cultuel et culturel du pays», ont relevé les deux entités dans la déclaration lue à l’occasion par le Ndèye Ji reew Abdoulaye Sylla.

En plus de cette requête, elles ont aussi posé la nécessité d’une représentation active des autorités coutumières au niveau des Commissions de contrôle des opérations domaniales (Ccod). «Nous demandons à l’Etat du Sénégal d’intéresser les notables lébous à tous les niveaux, et de mettre en place dans chaque localité, une commission locale de dialogue pour la gestion des terres et à la Ccod. Le droit coutumier étant reconnu par la Constitution du Sénégal, nous estimons indispensable que dans la Ccod, une représentation active des chefs coutumiers soit établie», ont-elles estimé. Les deux entités ont décidé d’unir davantage leurs efforts pour réfléchir sur les possibilités d’améliorer la stabilité nationale. «Nous nous engageons à assurer légalement une diplomatie traditionnelle suite aux tentatives diplomatiques réussies en collaboration avec le Haut-conseil des collectivités léboues et le Conseil des notables lébous du grand Cap vert», a poursuivi Sylla dans la lecture de la déclaration. «Nous devons nous donner le devoir de participer à tous les cadres de négociations pour une diplomatie harmonieuse, qui engendre une stabilité nationale et particulièrement dans la capitale sénégalaise», se sont-elles fixées comme ambition, rappelant les bons offices à leur actif ayant permis de décanter le conflit entre pêcheurs de Cayar, Mboro et Saint-Louis.

Sylla et ses collègues présents dont le Jaraf Youssou Ndoye, ont sur ce sujet appelé l’Etat à respecter ses engagements. «Nous demandons solennellement au ministre de la Sécurité publique de finaliser ou de concrétiser ses engagements en ce qui concerne la gestion des acteurs de la pêche arrêtés», ont-ils assuré, non sans exhorter l’Etat à dégager des perspectives pour les pêcheurs avec l’exploitation prochaine des ressources en mer.

«Travaillant dans une zone particulièrement impactée par les exploitations pétrolières et gazières, il est indispensable de réfléchir sur la garantie d’un maximum de reconversion des acteurs de la pêche au niveau des différentes localités nationales concernées», ont exhorté les deux entités.
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