Depuis l’annonce du couvre-feu, c’est un calme… précaire qui règne au sein de la famille du handball, divisée au sujet des textes de la Fédération en vue de la prochaine Assemblée générale élective. Un des acteurs et président de club, El Hadji Badiane, remet la «petite balle» en jeu par une lettre ouverte adressée au ministre des Sports.

La tendance est aux «Lettres ouvertes». Après celle du doyen Majib Sène envoyée au nouveau ministre Abdoulaye Sow, par ailleurs vice-président de la Fédération sénégalaise de football (voir notre édition du 19 janvier 2021),  c’est au tour du handball d’utiliser le même procédé ; comme pour donner raison au Doyen Sène qui écrivait par rapport à cette forme de communication : «Depuis les temps immémoriaux, la lettre ouverte est admise comme une véritable instance de dialogue la plus durablement moderne et la plus efficace aussi.»
Président de club, El Hadji Badiane a donc pris sa plume pour interpeller directement le patron du sport sénégalais sur la polémique qui mine le milieu du handball, divisé par rapport à la prochaine Assemblée générale élective qui devrait se tenir avec ou sans les anciens textes.
Dans sa lettre ouverte, dont Le Quotidien a eu copie, avec comme objet : «Saisine sur la modalité de renouvellement des instances fédérales», M. Badiane attaque sa missive par ces mots : «Par le biais de cette présente, je viens auprès de vous pour soutenir et rappeler les nouvelles modalités d’organisation des assemblées générales statutaires des fédérations notamment celles relatives aux assemblées générales de renouvellement des comités directeurs. Compte tenu du contexte marqué par la pandémie du Covid-19 justifiant les multiples reports de ces assises, j’ai relevé avec beaucoup d’intérêt l’opportunité de vous adresser cette correspondance et de vous en exposer les motifs qui la sous-tendent.»
Il poursuit : «Monsieur le ministre, il est même superflu de vous saisir dans ce cas d’espèce dont vos services depuis lors ont suffisamment signifié les prérequis aux fédérations sportives, tant la règle existe et qu’elle est claire et précise, une exception ne pourrait prévaloir encore moins prospérer. La mission d’une Fédération est simple et se limite à l’application fidèle de la règle. Dans un sens strict, on qualifie de jurisprudence une solution donnée à un problème posé, solution qui se répète et se maintient de telle sorte qu’il est fort probable que le même problème sera à l’avenir réglé conformément aux principes dégagés par les décisions antérieures. Jusqu’à présent, le ministère n’a pas failli à cette mission régalienne vis-à-vis des fédérations.»

«De la nécessité d’enjoindre le président de la Fédération de reconsidérer sa décision et non de persister dans le déni»
Justement, quid de la Fédération sénégalaise de handball ?, s’interroge celui qui s’est déclaré candidat à la présidence de l’instance dirigeante. «Monsieur le ministre, vous disposez d’un pouvoir souverain pour apprécier et les circonstances de la cause font apparaître la nécessité d’enjoindre le président actuel de la Fédération de reconsidérer sa décision et non de persister dans le déni. Cette décision pour laquelle la Fédération sénégalaise de handball impose sa volonté incohérente d’aller à l’encontre des arrêtés ministériels et des principes du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss), cette décision disais-je, n’est pas insusceptible de sanctions jurisprudentielles. Monsieur le ministre, nous attendons de vous une décision univoque, dénuée de toute ambiguïté, tranchant nettement et solennellement, c’est-à-dire définitivement le débat entre deux opinions à portée inégale soutenues ou soutenables.»

«La gouvernance universelle et démocratique du sport ne saurait souffrir d’équivoque pour son application»
Sur l’insistance de la Fédération d’aller en Ag avec les anciens textes, M. Ba­diane argumente : «La gouvernance universelle et démocratique du sport est une décision actée par les grandes instances internationales, entérinée par les Fédérations nationales et acceptée par les associations, sous l’égide du ministère des Sports et du Cnoss d’où toutes les fédérations tiennent leur légitimité ; elle ne saurait souffrir d’équivoque pour son application.»
Et le dirigeant de conclure : «En ma double qualité de président de club et candidat officiel à la présidence de la Fédération sénégalaise de handball, je suis très préoccupé, Monsieur le ministre, par les questions de fond relatives à l’adoption des textes types, statuts et règlement intérieur, avant la prochaine Assemblée générale élective. Par conséquent, je reste suspendu à votre décision afin d’apporter un meilleur éclairage à mes mandants, ces associations à qui appartiennent aujourd’hui les droits sportifs basiques.»