Le mot d’ordre de grève de Alassane Ndoye n’est pas sans effets au niveau des départements de Diourbel et Mbacké. Des manifestations spontanées ont été tenues hier dans ces différentes localités pour exiger la levée des mesures restrictives dans le secteur du transport. En outre, les chauffeurs et transporteurs ont demandé la démission du ministre Oumar Youm.

La colère gronde à Diourbel, Touba et Mbacké. Les membres des regroupements des chauffeurs et transporteurs ont tapé du poing sur la table pour exiger la reprise du transport interurbain et inter-régions. En décidant de respecter la grève du Syndicat national des travailleurs routiers du Sénégal (Sntrs), relative à la décision de son secrétaire général Alassane Ndoye, ils ont fait savoir qu’ils ne considèrent plus Oumar Youm comme leur ministre de tutelle. A Mbacké, les manifestants se sont constitués en groupes pour sillonner les artères de la ville et afficher leur désarroi. A Touba, la situation a été plus dramatique. Là, les manifestants ont brûlé des pneus à l’entrée de la ville, à l’ancien garage, en passant par la nouvelle gare routière de la capitale du Mouridisme. Ils ont aussi barré la route de la sous-préfecture menant au centre-ville. Des actions qui ont entraîné des affrontements entre manifestants et Forces de l’ordre. Selon les chauffeurs de la cité religieuse, l’Etat fait la sourde oreille sur leur situation, alors qu’ils sont restés trois mois sans travail. «Nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts», soutiennent-ils. Déterminés, ils ne comptent reculer devant rien jusqu’à ce que le gouvernement prenne conscience de la «précarité» dans laquelle ils sont plongés. Ce mouvement d’humeur d’une rare violence a permis aux Forces de l’ordre et de défense de procéder à l’arrestation de près d’une centaine de manifestants de Touba-Mbacké.

«Nous demandons le départ de Oumar Youm»
A Diourbel, le président du Regroupement des chauffeurs et transporteurs et ses camarades ont marché jusqu’à la gouvernance pour partager avec l’autorité administrative leurs doléances. Ils râlent contre la décision de l’Etat qui «a rouvert le transport interurbain dans toutes les régions du pays sauf à Diourbel et Thiès, alors que nous avons tous des familles à nourrir», rappelle banalement le président Serigne Sall qui a déclaré que les taxis, encore moins les bus Tata, ne circuleront pas pendant 72h. «Nous demandons la reprise de nos activités. Nous n’avons pas besoin de l’aide. Nous n’avons jamais attendu l’Etat sur quoi que ce soit. Donc, il est temps qu’il rouvre le transport inter-régions. Trois mois, c’est trop. Les chauffeurs et transporteurs sont très fatigués», renchérit M. Sall qui a profité de l’occasion pour annoncer que Diourbel n’a pas encore reçu sa part du 1,250 milliard F Cfa dégagé par l’Etat au profit des chauffeurs et transports interurbains.