Les petites filles sont à l’honneur de deux nouvelles publications de littérature jeunesse. La première, Les lumineuses, est signée Laura Nsafou et vient de paraître chez Lunii, maison d’édition audio pour jeune public. Cet album sonore, composé de douze histoires (environ 10 minutes chacune), s’accompagne du livre illustré Fadya et le chant de la rivière, le récit d’une fillette issue d’une lignée de femmes nomades et puissantes dotées de pouvoirs magiques. «La déesse de la rivière est inspirée de Mami Wata, une divinité aquatique que l’on retrouve un peu partout dans la mythologie ouest africaine. Ce terreau est moins exploité dans la littérature française que dans les textes anglo-saxons où l’on retrouve des figures emblématiques comme Oshun et Orisha», glisse l’autrice afro-féministe qui a puisé ses références dans l’imaginaire cosmogonique de l’Afrique francophone.
L’auteure a adapté son vocabulaire aux plus petits (à partir de cinq ans), en ayant recours à des personnages comme l’esprit du sable ou du vent, mais tenait à nommer les objets renvoyant au patrimoine culturel africain. On entendra ainsi parler du kunda, cet instrument rare originaire du Congo, puis d’une cloche pour mieux guider la compréhension des enfants de la diaspora. La démarche se veut pédagogique. Le livre s’accompagne d’une carte de l’Afrique de l’Ouest, enrichie de pictogrammes représentant les objets emblématiques du Mali, de la Mauritanie ou encore de la Guinée. Chaque aventure est campée dans un pays et non dans une Afrique «reprenant l’imaginaire colonial comme c’est bien trop souvent le cas dans la littérature jeunesse», regrette l’écrivain. Les lumineuses invitent toutefois au voyage. Un voyage rendu possible grâce au soin apporté à l’illustration (signée Amélie-Anne Calmo) et à l’habillage sonore des aventures audio. Les enfants plongent dans une forêt, se laissent conduire par le chant de la rivière ou le souffle du vent. Un format évidemment adapté à la tradition du conte africain.
Jeune Afrique