Si le Sénégal fait partie des pays les moins touchés par la malnutrition en Afrique subsaharienne, la situation est toujours préoccupante dans certaines zones. En banlieue, notamment à Pikine, il y a des zones prioritaires au niveau desquelles l’Etat et ses partenaires ont décidé d’investir pour renforcer la résilience des populations.Par Abdou Latif MANSARAY –

Le Sénégal est réputé pour avoir l’un des systèmes de prestation de services de nutrition les plus efficaces et les plus ambitieux en Afrique. La malnutrition chronique a chuté à moins de 20%, un des taux les plus bas en Afrique subsaharienne. Le Préfet de Pikine, Moustapha Ndiaye, a procédé au lancement d’un projet intitulé «Agir avec les communautés, les autorités locales, pour des services de renforcement de la nutrition au niveau du département de Pikine». Ce projet, porté par une fondation espagnole, a décidé d’accompagner ses partenaires à travers cette lutte contre la malnutrition. «Les objectifs visés à travers ce projet sont pertinents et en parfaite congruence avec le référentiel de nos politiques, à savoir le Plan Sénégal émergeant. La lutte contre la mortalité néonatale et les retards de croissance constitue une priorité des politiques sectorielles en matière de santé de notre Etat», assure le Préfet, qui estime que les acteurs de ce combat sont très conscients que malgré les résultats encourageants engrangés dans ce domaine, on a toujours besoin d’un apport des partenaires stratégiques et techniques.

Il faut noter que l’objectif de ce projet est de faire reculer la mortalité néonatale, mais également de lutter contre les retards de croissance. Mme Adama Cissé Ndièguène, conseillère en communication du Conseil national de lutte contre la malnutrition, renseigne que le Sénégal a un taux de «17, 8%». «Et cela montre que le pays a fait de gros efforts. Aujourd’hui, la situation de la malnutrition au Sénégal est marquée par des résultats assez encourageants qui ont été reconnus aux plans national et international», dit Mme Ndièguène. Cette dernière a fait savoir à l’assistance que les dernières données agrégées en 2019 montrent qu’il y a un léger niveau de précarité dans certaines zones, et qui sont devenues des zones prioritaires. «Toutefois, le Sénégal s’est engagé à arriver en 2030 à réduire de 10% le retard de croissance, qui est l’indicateur-clé qui est évalué et qui montre un peu la place de la malnutrition dans le développement», note Mme Ndiéguène.

Cheikh Pathé Fall, référent technique malnutrition et sécurité alimentaire à Eau, vie et environnement, soutient aussi que depuis 2015, il n’y a pas eu d’actions d’envergure à Dakar dans la lutte contre la malnutrition. Pourquoi le choix du département de Pikine ? «Le département de Pikine représente un poids démographie réel en termes de densité, mais également en termes de complexité des phénomènes qui s’y passent en matière de pauvreté et de vulnérabilité sociale (…)», justifie Cheikh P. Fall.
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