Par Justin GOMIS – 

«Tokk fi, tekki fi, meun na nekk.» Rester au pays et réussir est possible. C’est la conviction des nouvelles autorités du pays. Mais pour réussir un tel pari, elles comptent sur l’employabilité des jeunes.
«Il y a des programmes pour l’employabilité des jeunes. Nous voulons d’abord permettre à ces jeunes d’avoir un métier», a indiqué Modou Diagne, le Secrétaire permanent du Cilmi. D’après le Contrôleur général de police, «le comité comprend aussi des agences comme la 3Fpt, l’Anpej, la Der qui sont là pour financer des projets des jeunes». En sus de ces agences, «il y a les partenaires techniques et financiers qui viennent nous soutenir et financer certains projets, et inciter les jeunes à rester au pays», a-t-il ajouté. Ce qui l’amène à dire : «Il y a la possibilité d’avoir des opportunités pour réussir au pays.» Il reste persuadé que tous ceux qui partent à l’aventure dans les pays européens n’ont pas les mêmes motivations.
«Mais ce qui est évident, ils aspirent tous à une vie meilleure ailleurs. Même s’il y a des personnes plus nanties que d’autres et qui, malgré tout partent, parce qu’ils estiment qu’ils peuvent avoir une vie meilleure ailleurs. C’est pourquoi les autorités ont pris des mesures pour que les jeunes puissent avoir des raisons de rester pour construire le pays, d’avoir les moyens de développer leurs projets et de développer le Sénégal», a-t-il soutenu. Et c’est dans ce sens qu’il a été organisé hier un atelier de présentation du Comité de lutte contre l’émigration irrégulière (Cilmi), qui a remplacé le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière. Avec une extension de ses missions, le Cilmi est chargé de coordonner les actions de tous les ministères et structures compétents dans la lutte contre la migration clandestine et la surveillance des frontières. Il a aussi pour mission de gérer et de promouvoir la migration légale et circulaire.
Mais à travers cette rencontre, le Comité de lutte contre la migration irrégulière (Cimi) a trouvé une occasion de partager sa stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière avec tous les acteurs (les acteurs étatiques, non étatiques, les Ong, les acteurs et les associations des migrants).
En fait, cette stratégie, assortie d’un plan d’actions opérationnel, dispose d’une stratégie décennale qui va se dérouler de 2023 à 2033 et d’un plan d’actions opérationnel qui est triennal. Elle va aussi permettre de voir comment faire pour dérouler ce plan d’actions.
Selon M. Diagne, «la mise en œuvre de cette stratégie dépendra essentiellement des résultats qu’on aura dans cette lutte contre ce fléau.
C’est pour cette raison que tous ces acteurs ont été invités pour apporter leur contribution sur le plan opérationnel, qui n’est pas figé, mais évolutif. A chaque fois qu’il y a une proposition pertinente, on pourra l’insérer pour continuer», a précisé le Contrôleur général de la police. Mais, les autorités auront aussi à faire face à quelques défis à relever, si l’on sait que la lutte contre la migration irrégulière est rattachée à plusieurs structures.
«Il y a une vingtaine de ministères qui ont un rôle à jouer, notamment les Forces de défense et de sécurité en ce qui concerne la répression. Il fallait un organisme pour coordonner l’ensemble des actions de ces structures, pour que cela puisse être efficace. Vous avez constaté qu’au courant de l’année 2023, il y a une recrudescence des départs par des pirogues qui, malheureusement, ont conduit à des pertes en vie humaine. Les autorités, étant conscientes de ce phénomène qui impacte notre jeunesse, ont donné des instructions pour qu’on puisse coordonner les actions de l’ensemble de ces structures, afin de pouvoir endiguer ce phénomène», a-t-il dit, en montrant que pour lutter contre la migration irrégulière, il faut avoir un référentiel à l’image de cette stratégie. Cette dernière, associée au plan d’actions, permettra, dans trois ans, de réduire de manière drastique les départs, et à l’horizon 2033, de pouvoir même les annihiler.
justin@lequotidien.sn