Lutte contre les inondations et fourniture de l’eau : Les grands travaux de Cheikh Tidiane Dièye

Après plus d’un an à la tête du ministère de l’Assainissement et de l’hydraulique, l’heure est-il déjà au bilan ? Hier, Cheikh Tidiane Dièye s’est prêté à cet exercice lors d’une rencontre avec les médias. «Cette rencontre est un exercice de redevabilité. C’est pour faire le point sur un an de gestion au ministère, partager les réalisations, les orientations, les défis et les perspectives», précise-t-il d’emblée.
D’après le ministre de l’Assainissement, des efforts ont été consentis pour atténuer les inondations dans le pays. Alors qu’un hivernage très pluvieux est annoncé cette année. Il note que la préparation est déjà enclenchée avec le lancement officiel de la campagne de communication et de sensibilisation, recommandée par le Premier ministre lors du Conseil interministériel du 12 mai. Ainsi, Cheikh Tidiane Dièye promet de lutter contre ce phénomène en mettant en place une nouvelle dynamique d’anticipation basée sur la maîtrise de l’information météorologique. Le ministre dit avoir installé un radar météorologique à Diamniadio, qui permet de faire des simulations précises de la quantité d’eau et des bulletins d’impact, d’identification des voies de ruissellement et des bassins de rétention pour éviter les inondations dans les zones urbaines.
Au-delà de la stratégie, le ministre de l’Assainissement a aussi décliné son ambition de fournir suffisamment d’eau aux populations, notamment celles rurales. Pour ce faire, Cheikh Tidiane Dièye informe avoir révisé un contrat qui permettrait de passer de 85 à 101 forages, sans coût supplémentaire. «Ces forages seront répartis dans les zones les plus en difficulté : îles du Saloum, Casamance, Médina Yoro Foulah, zone sylvo-pastorale, Ferlo», indique-t-il. Car, pour lutter contre l’inégalité d’accès à l’eau potable en zone rurale, «il est important de faire des investissements ciblés», précise M. Diéye, tout en rappelant le lancement du Projet d’approvisionnement en eau en milieu rural (février 2025). Lequel va permettre de réaliser 101 forages.
Dans le même sillage, le ministre dit aussi avoir un projet de branchement social pour connecter plus de foyers à l’eau potable. A l’en croire, les études du projet de l’autoroute de l’eau avancent dans une bonne trajectoire. Et ce projet stratégique de transfert d’eau permettra de conduire celle-ci du Lac de Guiers vers les zones cibles. «La première phase avance bien : les études seront finalisées en septembre-octobre 2025 et le début de la réalisation est prévu en 2026», rassure-t-il. Par ailleurs, Cheikh Tidiane Dièye annonce la planification d’un master Plan décennal jusqu’en 2035, qui pourrait même s’étendre jusqu’en 2050. «L’eau, poursuit-il, est aussi liée à d’autres secteurs comme ceux de la santé, de l’éducation et de l’autonomisation des femmes», ajoute le ministre. «Le Sénégal fait face à des risques de stress hydrique, accentués par le changement climatique», souligne le ministre de l’Assainissement, qui pense qu’il est important de gérer les ressources en eau de manière intelligente, en ce sens que ces ressources sont limitées. Même s’il estime que le Sénégal dispose d’un potentiel hydrique. «Rien que pour les ressources renouvelables, le pays compte 22, 5 à 25 milliards m³/an», dit-il, évaluant les eaux de surface à 4, 5% de ces potentialités. «Et les eaux souterraines à environ 1, 62 à 1, 65 milliard m³/an», détaille le ministre de l’Hydraulique. En tout cas, les défis sont là : «Le ministère œuvre à rattraper le retard, renforcer la résilience du pays face aux défis hydriques et mobiliser les ressources pour garantir un accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030, conformément aux engagements du Sénégal au niveau international.»
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