L’Organisation de la coopération islamique (Oci) a exprimé lundi à Dakar, le souhait de «bénéficier de l’expertise et de l’expérience» des écoles de journalisme de ses pays membres en Afrique pour «enrichir» ses «plans médiatiques» de lutte contre l’islamophobie.
Ce souhait a été exprimé par le directeur adjoint du département de l’information de l’Oci, Abdelhamid Salhi, au début d’un atelier de deux jours, auquel prennent part des représentants de plusieurs pays de l’organisation.
L’Organisation de la coopération islamique veut, au cours de cette rencontre, procéder à l’«examen des mécanismes d’activation de [sa] stratégie médiatique pour la lutte contre l’islamophobie (…) dans les Etats africains».
La direction chargée de l’information à l’Oci, le Comité permanent de l’Organisation de la coopération islamique pour l’information et les affaires culturelles (Comiac) et la Commission nationale sénégalaise pour l’Unesco prennent part à cet atelier. L’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) est également représentée.
En décembre 2016, à Djeddah (Arabie Saoudite) l’Oci a élaboré une «stratégie d’information face au phénomène de l’islamophobie».
Les «mécanismes de mise en œuvre» de cette stratégie «ont été examinés, actualisés et adoptés» lors de la 11ème session de la Conférence islamique des ministres chargés de l’Information dans les pays membres de l’Oci.
«Il s’agit d’un cadre de référence pratique comportant de nombreux projets et programmes médiatiques à court et long termes, convenus par les Etats membres pour limiter les répercussions du phénomène» (l’islamophobie, Ndlr), explique l’organisation islamique.
Selon Abdelhamid Salhi, l’islamophobie «menace la stabilité de nos sociétés et de nos Peuples», d’où l’urgence de mettre en place des «mesures pratiques applicables et de dégager les moyens financiers et logistiques pour lutter contre» ce fléau.
Les Etats membres de cette organisation ont le devoir d’«affronter le phénomène, qui dissémine une compréhension erronée de l’islam et déforme l’image authentique de [cette] religion et de ses disciples», a dit M. Salhi.
«Cet atelier de Dakar nous offre l’opportunité d’inviter la presse africaine à mieux s’impliquer dans la vulgarisation des vraies valeurs de l’islam, religion qui se caractérise par sa tolérance et son respect des valeurs humaines», a dit le directeur du bureau de coordination du Comiac, Cheikhou Oumar Seck.
Selon M. Seck, le thème évoqué par les participants de de cette rencontre a été choisi dans le but de «susciter un véritable débat sur le rôle des médias dans la lutte contre ce fléau», l’islamophobie.
Le Sénégal a proposé à l’organisation islamique d’instituer le Prix international de l’Oci pour les médias, pour récompenser des productions journalistiques (presse écrite, presse en ligne, radio et télévision), «en vue de la promotion des valeurs de l’islam», a-t-il rappelé.
«Ce prix a déjà connu des avancées considérables, concernant sa mise en œuvre. Il sera lancé dans le premier trimestre de l’année 2018», a assuré M. Seck.
Des dirigeants d’écoles de journalisme du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger et du Togo prennent part à l’atelier de l’Oci.
Dans un rapport publié en mai 2015 sur l’islamophobie, l’Oci définit cette pratique comme «une forme contemporaine de racisme et de xénophobie motivée par la crainte, la méfiance et la haine injustifiées des musulmans et de l’islam».
Certains médias ou individus accusés d’islamophobie s’en défendent et prétendent se livrer à une critique à juste titre de l’islam comme des autres religions.
Aps