Le Service départemental de l’élevage de Vélingara prépare la Campagne nationale de vaccination du cheptel. Le Préfet du département a convoqué un Comité départemental de développement (Cdd) pour sa réussite. Le patron de ce service déplore l’insuffisance des doses disponibles en rapport avec les objectifs assignés.

Par Abdoulaye KAMARA – Vélingara est l’une 3 premières localités à vocation pastorale du Sénégal. A ce titre, la sécurité sanitaire du cheptel est-elle une préoccupation de survie économique de plusieurs mil­liers d’éleveurs dans ce département de la région de Kolda. Aussi la Campagne nationale de vaccination du cheptel qui démarre, intéresse les autorités administratives, acteurs et techniciens du secteur. Le Préfet de Vélingara, Saïd Dia, a convoqué hier, un Comité départemental de développement (Cdd) pour sa réussite.

Au cours de la rencontre qui a eu pour cadre la Salle des réunions de la Préfecture, le chef du Service départemental de l’élevage et des travaux vétérinaires, Dr Alioune Guèye, a donné des chiffres relatifs au cheptel cible, aux besoins en vaccins et à la quantité de doses de vaccin disponibles. Au­paravant, le technicien en santé animale a livré les noms des maladies ciblées par ladite campagne. Il révèle : «Il s’agit de 5 maladies prioritaires que sont : la peste des petits ruminants, chez les ovins et les caprins, la dermatose nodulaire contagieuse bovine pour les bovins, la péripneumonie contagieuse bovine, la peste équine pour les chevaux et les ânes et la maladie de New­castle chez la volaille.»

Dr Guèye a aussi donné des renseignements sur le cheptel du département, se référant au recensement fait par la Cellule d’étude et de planification du ministère de l’Elevage : 189 585 petits ruminants, 179 500 bovins, 11 400 équins et asins et 800 mille volailles. Pour tous ces animaux domestiques, l’Etat a fixé des objectifs en termes de taux de vaccination à atteindre. Soit, 55% pour les petits ruminants, 74% pour les bovins, 60% pour la peste équine et 16% pour la volaille. Toutefois, «cet objectif ne sera pas atteint si nos services n’obtiennent pas un renfort en vaccins». Car les doses de vaccin mises à disposition, pour l’instant, sont en deçà des besoins. Puis de donner les détails concernant les vaccins disponibles pour le moment. Il renseigne : «Pour l’instant, nous avons reçu 35 000 doses pour la peste des petits ruminants, pour un besoin estimé à 125 000, 40 000 doses pour les bovins, pour 140 000 sollicitées pour les 2 maladies bovines, 2000 doses pour les chevaux et 50 000 doses reçues pour la volaille, pour un besoin estimé à 135 000.» C’est dire que l’on est loin du compte pour l’heure.

Campagne conjointe avec les pays limitrophes
La Gambie, La Guinée-Bissau et la Guinée Conakry partagent des frontières communes avec le Sénégal au niveau du département de Vélingara. Les éleveurs de ces 3 pays devront vacciner leur cheptel au même moment que leurs collègues du département de Vélingara au Sénégal. Une collaboration que justifie le chef du Service départemental de l’Elevage en ces termes : «A une certaine période de l’année, les bêtes de ces pays se retrouvent souvent au Sénégal. Ces pays n’ont pas la même politique de santé animale que le Sénégal. Ils n’organisent pas de campagne de vaccination de masse. Nos efforts de protéger nos animaux sont souvent annihilés par la transhumance qui introduit des maladies dans nos terroirs.» Dr Guèye se rappelle : «En 2018, la fièvre aphteuse est introduite dans le département, précisément dans le village de Saré Adja, par un animal venant de la Gambie. La grippe équine aussi nous est venue de la Guinée Conakry, à travers un âne qui a séjourné à Pakour.» C’est pour saluer cette stratégie de lutte commune initiée par les autorités politiques sénégalaises. Toutefois, Dr Guèye dit n’avoir pas encore de renseignements sur les modalités pratiques de sa mise en œuvre.
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