Par O. SOW

– Après sa visite à Moscou et Kiev, le Secrétaire général de l’Onu s’est rendu à Dakar pour rencontrer Macky Sall. Ce dernier a demandé une «désescalade» en Ukraine, ravagée par une guerre imposée par la Russie depuis plus de deux mois. «Nous pensons qu’il faut une désescalade sur le théâtre ukrainien. L’Afrique, en ce qui la concerne, travaillera dans cette perspective de paix, de désescalade», promet Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à Dakar. Pour lui, il est essentiel de «privilégier le dialogue pour que les Russes et les Ukrainiens puissent trouver une voie de sortie de crise». Il souligne qu’il s’agit d’«une tragédie humaine avec un risque de dérapage nucléaire, sans compter les répercussions de ce conflit sur l’économie mondiale».
Dans le même ordre d’idées, Antonio Guitares rappelle que cette guerre en Ukraine «ag­grave une triple crise alimentaire, énergétique et financière pour l’Afrique et bien au-delà». Que faire pour faire face ? Antonio Guterres rappelle qu’un Groupe mondial portant sur cette crise et ses ramifications dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie et des finances a été mis en place. Il vise, grâce à l’implication des agences des Nations unies, des banques de développement et d’autres organisations internationales, à atténuer les effets de la crise, notamment sur l’Afri­que. «Nous devons garantir un flux régulier de denrées alimentaires et d’énergie sur les marchés ouverts en levant toutes les restrictions inutiles à l’exportation, en affectant les excédents et les réserver à ceux qui en ont besoin et en contrôlant les prix des denrées alimentaires pour calmer la volatilité des marchés», avance le Secrétaire général des Nations unies. Selon lui, «il n’y aura pas de véritable solution au problème de sécurité alimentaire sans réintégrer la production agricole de l’Ukraine, ainsi que la production alimentaire et d’engrais de la Russie et de la Biélorussie dans les marchés mondiaux, et cela en dépit de la guerre». Quid de la crise énergétique qui frappe déjà certains Etats avec la flambée des prix et la raréfaction des ressources ? «Les pays doivent libérer les stocks stratégiques et les réserves supplémentaires pour les pays qui en ont besoin en accélérant» la promotion des énergies renouvelables. «Les institutions fi­nancières internationales doivent de toute urgence mettre en place des mécanismes d’allégement de la dette en augmentant les liquidités et la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement», propose le diplomate portugais. Après le Sénégal où il était arrivé samedi soir, il a poursuivi ensuite sa tournée au Niger et au Nigeria.