L’analyse de la comptabilité de 3D, par la Cour des comptes, a permis de constater que celle-ci ne reflète pas la réalité. Pour preuve, les vérificateurs invoquent «la cession de créances de 3D sur l’Etat à Bgfi Bank, effectuée en juin 2018, qui n’est pas retracée dans la comptabilité de 3D. Les créances figurant dans le compte «4495 Etat, subvention à recevoir», d’un montant de 16 103 905 903 francs Cfa, cédées à Bgfi, n’ont pas été transférées dans un compte tiers Bgfi comme le préconise le Syscohada. Le compte «4495 Etat, subvention à recevoir» est crédité au fur et à mesure que la banque Bgfi met les fonds à la disposition de 3D. Cette situation fait que le solde du compte «4495 Etat, subvention à recevoir», qui enregistre la créance cédée, présente un solde de 5 782 609 265 francs Cfa au 31 décembre 2018».
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Par ailleurs, il a été noté que «les factures relatives à l’assurance des bus Tata (crédit-bail) des exercices 2019 et 2020, d’un montant global d’1 087 620 794 francs Cfa, n’ont pas été enregistrées». Ce manquement, relève la Cour, «minore ainsi les charges de la structure». De plus, il a été relevé «l’enregistrement, le 26 novembre 2020, d’un montant de 5 630 000 000 de francs Cfa dans le compte «71 subvention d’exploitation», alors que ce montant représente l’emprunt effectué par la société 3D auprès de la Banque islamique du Sénégal sur une durée de 12 mois pour financer le Plan d’urgence de relance de 3D. Certes, l’Etat a garanti cet emprunt au cas où la société 3D serait défaillante, mais n’a pas donné une subvention d’exploitation à la 3D. Cet emprunt devrait être enregistré dans le compte «16 emprunt» et toutes les charges y relatives dans les comptes de charge concernés».
Cette comptabilisation, selon le Dg, «se justifie par le fait que c’est le ministère des Finances et du budget qui avait pris l’engagement de contracter ce prêt à la Bis pour le financement de la relance de l’exploitation, et que ce prêt a été intégralement remboursé par ledit ministère le 17 janvier 2022».
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La Cour précise qu’il s’agit en réalité d’un prêt garanti par l’Etat, et non d’une subvention comme l’indique la résolution du Conseil d’administration du 24 novembre 2020 portant autorisation de financement du Plan d’urgence de relance de l’exploitation de Dakar Dem Dikk par la Banque islamique du Sénégal.
La Cour demande ainsi au Directeur général de veiller à «l’enregistrement de la compensation financière pour contraintes de service public calculée dans le compte «71 subvention d’exploitation» en contrepartie de la créance sur l’Etat, mais également à ce que toutes transactions effectuées par la société soient correctement traduites dans la comptabilité».
Par Malick GAYE mgaye@lequotidien.sn