Mamadou Ibra kane, président du Cdeps : «On veut nous exterminer»

«Les actes qui ont été posés concernant le Fonds d’appui et de développement de la presse vont s’arrêter parce que les fondements de la décision du ministre de la Communication ont été annulés par la Cour suprême. Donc, il ne peut pas aujourd’hui distribuer de l’argent impunément. Il n’a jamais convoqué le Conseil de gestion du Fonds d’appui et de développement de la presse pour distribuer le fonds. Donc aujourd’hui, il est bloqué, il va arrêter parce qu’il y a une décision de la Cour suprême. Tout ce qu’il disait sur la liste des médias conformes vole en éclats. Parce que, autant l’arrêté portant création d’une plateforme électronique sur laquelle il faut déposer les demandes, autant la Commission de validation des entreprises de presse qui, selon les dires du ministre, ont permis d’élaborer une liste des médias conformes, tout ça, c’est illégal. Il n’a aucune base. Et lui, il ne veut pas se fonder sur le décret de 2021 qui a institué le Fonds d’appui et de développement de la presse, donc il n’a aucune base légale aujourd’hui, il est bloqué. Tous les actes, s’il persiste, qu’il va poser seront passibles de poursuites, même pénales. Parce que c’est de l’argent public.»
L’urgence de distribuer l’aide à la presse
«C’est le ministre lui-même qui, en 2024, a refusé de distribuer l’aide à la presse. En 2025, il attend le 3 novembre pour faire une déclaration sur les ondes de Radio Sénégal. Ça, ce n’est pas notre faute à nous. Nous voulons que tout soit fait dans le cadre de la légalité, mais malheureusement, les médias ne pourront pas obtenir l’argent qu’ils espéraient. On est obligés de respecter la loi.»
Solution pour l’aide à la presse
«Le président de la République peut prendre un décret. Nous ne sommes pas ceux qui dirigent le Sénégal. Nous, nous n’avons pas autorité. Le décret du Président de janvier 2021, il peut le rappeler. Dans un Etat, c’est la loi, si on veut faire une révolution, c’est la loi qu’il faut changer.»
Les motivations de Alioune Sall
«Je suis un journaliste indépendant. Je suis le président du Cdeps depuis 2016. J’ai pratiqué en tant que journaliste, tous les présidents de la République des trois alternances politiques. Nous avons au moins été tolérés. Même si on a été combattus. Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement combattus, on veut nous exterminer. C’est ça le problème. Ça veut dire que quand le Premier ministre dit qu’il faut un parti-Etat au Sénégal, en fait, c’est ça. On va museler la presse indépendante pour faire valoir uniquement les positions du régime en place. C’est ça, c’est inacceptable au Sénégal.»




