C’est l’incertitude autour de la posture politique de l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la Présidentielle 2024. Amadou Ba, qui souhaite incarner «une opposition démocratique et républicaine», va-t-il quitter l’Apr ? En tout cas, pour le président du mouvement «Demain c’est maintenant», Amadou Ba doit clarifier sa posture politique et informer les Sénégalais de ses intentions futures, que ce soit la création d’un nouveau cadre politique ou autre. Il appelle Amadou Ba à parler aux Sénégalais.

S’exprimant hier sur la Rfm, M. Kane rappelle que Amadou Ba avait fait une déclaration évoquant de nouvelles responsabilités et dynamiques, et se disait prêt à assumer le statut de chef de l’opposition. «Je voudrais dire, solennellement, que je l’appelle à s’adresser aux Sénégalais, à leur dire qu’elle est sa posture. Il est vrai qu’il a fait une profession de foi en prônant une nouvelle responsabilité, une nouvelle dynamique, mais il doit aller plus loin. Il a parlé d’un nouveau cadre. Les Sénégalais veulent savoir si c’est un parti ou un mouvement. Le score qu’il a obtenu (36%) n’est pas négligeable», a déclaré hier le journaliste.

Soutien de Amadou Ba lors de la dernière Présidentielle, Kane souligne que le Président Bassirou Diomaye Faye a reconnu Amadou Ba comme chef de l’opposition, en lui demandant de choisir un représentant au sein de Cos-Pétrogaz. Cependant, lors de sa conférence de presse récente, Bassirou Diomaye Faye n’a pas abordé les questions de la dissolution de l’Assemblée nationale ou de la tenue d’un référendum. Pour Mamoudou Ibra Kane, cette omission n’est pas anodine. «Cela cache ses véritables intentions», a-t-il suggéré. Mamoudou Ibra Kane appelle Amadou Ba à ne pas rester passif.
«Il doit dépasser les cadres de l’Apr et de Bby pour devenir un véritable rassembleur et éviter que sa position actuelle ne limite ses ambitions politiques», a-t-il insisté.

Le président du mouvement «Demain c’est maintenant» a également mis en garde contre la politique de continuité adoptée par le gouvernement. «Ce qu’ils sont en train de faire, c’est tout simplement de la continuité. Ils sont en train de faire tout ce contre quoi ils se battaient, c’est-à-dire tout ce qui a provoqué des catastrophes dans ce pays, humainement et économiquement», a-t-il lancé. L’ancien journaliste a comparé les pratiques actuelles à celles des régimes précédents de Abdoulaye Wade et de Macky Sall.

MIK appelle l’opposition et la Société civile à s’unir pour…
Mamoudou Ibra Kane a également mis en garde contre le risque de révolte populaire. «Les Sénégalais qui les avaient élus sont en train de les observer. Il ne faut pas qu’ils oublient qu’ils ne disposent que d’un seul mandat et que les Sénégalais qui les ont élus peuvent les sanctionner très sévèrement», a fait savoir le journaliste, qui a appelé l’opposition et la Société civile à s’unir pour demander au gouvernement de revoir certaines décisions jugées injustes. «Qu’ils se mettent tous ensemble pour organiser un grand rassemblement, pour faire face au gouvernement et leur demander d’arrêter certaines décisions injustes qu’ils sont en train de prendre», dira Mamoudou Ibra Kane. Et de poursuivre : «La démocratie, ce n’est pas seulement parce qu’on t’a élu que tu as le droit de faire ce que tu veux. Non, la démocratie est aussi contrôlée par les citoyens.» A l’en croire d’ailleurs, cette politique risque de provoquer une révolte populaire dans les trois prochains mois.

Il explique que «ce qui se passe actuellement au Sénégal risque de mener à une fronde ou à des moments très sombres où les populations vont nécessairement se retourner contre le pouvoir actuel». Donnant rendez-vous aux Sénégalais au sixième mois du mandat de Faye et Sonko, Mamadou Ibra Kane craint aussi des troubles importants. «Quand on gère un pouvoir, on doit également observer la réaction des populations. Regardez ce qui s’est passé ces derniers jours au Kenya et dans d’autres pays. Prendre des décisions lourdes de conséquences sur une population peut coûter très cher.

Si vous êtes élu et que vous pensez que vous avez le droit de faire tout ce que vous voulez, je dis que c’est une erreur. Si le pouvoir ne fait pas attention, non seulement leur état de grâce est terminé, mais s’ils ne font pas attention également dans les trois mois à venir, c’est-à-dire au moment où ils vont boucler leurs six mois au pouvoir, cela risque de chauffer énormément pour eux», a-t-il souligné.
Par Ousmane SOW