La tension est toujours vive à Ziguinchor. Malgré le renvoi du procès au 23 mai prochain, en audience spéciale, les échauffourées entre les partisans de Ousmane Sonko et les Forces de l’ordre ont continué jusque tard dans la soirée.
Pourtant, il y avait un calme précaire dans la matinée d’hier. Au petit matin, les stigmates de la veille renseignaient combien les 24 heures précédentes étaient rudes. Des braises de feu de pneu ou des troncs d’arbre et de la fumée par-ci, des pierres par-là, le décor était désolant tout au long des grandes artères de la ville. Tous les axes menant chez Ousmane Sonko étaient restées barricadées. Les partisans du maire faisaient retourner les gens, qui cherchaient à passer par-dessus les barrages. Personne ne pouvait passer, encore moins des véhicules. Les cours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. C’est après le renvoi du procès que les choses ont repris. L’on a noté des échauffourées entre les manifestants et les policiers d’abord au niveau du cimetière mixte de Belfort, ensuite un peu partout dans la ville de Ziguinchor.

Plusieurs pertes matérielles sont constatées hier dans la ville. Le bloc de l’Ufr santé de l’université Assane Seck de Ziguinchor a été saccagé.

Les manifestants ont également incendié des véhicules de service dont un du service de l’Elevage et un bus de l’université Assane Seck. «Des policiers se sont repliés dans notre université et les manifestants les y ont poursuivis. C’est à cause des policiers que nos bus sont incendiés et notre bloc saccagé», a témoigné un étudiant. Deux individus dont un policier ont trouvé la mort lundi, et plusieurs blessés ont été notés parmi les manifestants. Le défunt policier s’appelait Ismaïla Hassim Diédhiou. Il était originaire du village de Kagnobon.
Au domicile du leader du parti Pastef, les militants ont continué à servir de boucliers.