Le collectif Noo lank tient à sa marche de ce vendredi contre la hausse du prix de l’électricité et pour la libération de Guy Marius Sagna et Cie. Mais Aliou Sané et Cie, qui n’ont pas encore eu un retour de l’autorité administrative, redoutent une interdiction du préfet à la dernière minute.

A quelques heures de la manifestation annoncée comme «grande», Noo lank a fait face à la presse. Ce collectif constitué, entre autres, de Y’en a marre, Frapp, Amnesty Sénégal, Génération des forces citoyennes, Forum social sénégalais ne sera pas devant les grilles du Palais présidentiel, comme l’avaient fait Guy Marius Sagna et Cie. Il s’agira d’«exiger» la libération de Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et tous leurs camarades sous mandat de dépôt, mais aussi de dénoncer la hausse du prix de l’électricité entrée en vigueur depuis le 1er décembre dernier. «Il est question de lancer un appel et de donner des informations pratiques liées à la marche pratique du Peuple sénégalais qui partira de la Place de la Nation au rond-point Rts à partir de 15h», a dit Aliou Sané. Au moment où il s’adressait aux journalistes, le coordonnateur de Y’en a marre et ses camarades ne savaient pas encore si la manifestation allait être autorisée ou pas. M. Sané précise simplement que les dispositions ont été prises pour se conformer à la loi. «Nous avons depuis plus d’une semaine déposé la lettre d’information au préfet de Dakar. On espère que lui et l’autorité compétente seront à la hauteur pour encadrer cette marche parce que c’est le Peuple sénégalais qui veut s’exprimer de façon pacifique. Nous ne sommes pas sous le régime de l’autorisation, mais celui de la déclaration. Et la marche étant déclarée, l’autorité a la charge de prendre les dispositions nécessaires pour son encadrement», espère-t-il.
Mais le collectif Noo lank a vraisemblablement des inquiétudes sur la suite que donnera le préfet à leur déclaration. «Il est très politique, politicien, dans ce qu’il fait. Il attend parfois le dernier moment pour publier le décret d’interdiction, dans le but de saboter la mobilisation des Sénégalais. Il aurait dû le faire depuis 48 heures», fustige M. Sané. Les activistes ne perdent pas espoir malgré l’effectivité de la hausse du prix de l’électricité. Au regard des reculades de certains chefs d’Etat africains et d’ailleurs face à la pression de leur Peuple, Noo lank croit pouvoir obtenir gain de cause. Le collectif n’entend pas baisser les bras et promet que la suite de son combat «dépendra de la lecture et de l’acte que le pouvoir posera».