Le collectif Noo lank a marché hier du rond-point Foire au rond-point 6, en passant par le Camp pénal, pour exiger la libération de Guy Marius Sagna. Les marcheurs ont crié leur ras-le-bol et invité le Président Sall à déposer les armes.

Des kilomètres parcourus, une foule qui se forme petit à petit… Cette marche du rond-point de la Foire au rond-point Liberté 6 pouvait être résumée en un sit-in devant le Camp pénal. C’est l’étape qui a marqué cette procession autorisée, mais annoncée «sous tension». Sans heurt, ni casse, le collectif Noo lank, au-delà de sa forte mobilisation, a livré son message. Tout au long de la manifestation, certains arboraient des t-shirts dénonçant la gestion de la Senelec, d’autres des drapeaux du Sénégal à la main avec des «Libérez Guy Marius Sagna !» qui font écho. Macky Sall aussi, tout comme le procureur de la République, a été arrosé de qualificatifs hostiles devant un camion des Forces de l’ordre qui escortaient le cortège. «Voleurs, bandits, corrompus»… Tout y allait.

Camp pénal
A quelques mètres de cette prison, l’adrénaline monte. Des manifestants se mettent à courir et crient à haute voix. Mais la devanture du Camp pénal et les alentours sont barricadés. Un important dispositif sécuritaire veille au grain. «Libérez Guy ! Arrêtez Aliou Sall !» sonne pendant une trentaine de minutes devant la prison où séjourne le militant de France dégage. «Il faut que le message soit très clair : les Sénégalais ne peuvent plus attendre. Dites à Macky Sall que nous n’en pouvons plus et cette manifestation est un avertissement», a dit Fou Malade. «Depuis que les larmes du père de Guy Marius ont coulé, c’est devenu une bataille morale, une lutte morale, une insurrection des consciences, celle de l’humanité, celle contre la violence», a ajouté Babacar Diop de Fds.
Pour d’autres comme Serigne Assane Kane, «le lion qui dort au Palais est resté sourd à la clameur du Peuple qui réclame la libération du patriote Guy Marius Sagna». A ce sujet, Noo lank a informé qu’une lettre de demande de rassemblement devant les grilles du Palais a été rédigée. Il invite le chef de l’Etat à déposer les larmes, car «il ne peut pas gagner ce bras de fer qu’il a engagé contre le Peuple sénégalais».
Bassirou Diomaye Faye du Pastef, qui justifiait l’absence de son leader, pense qu’il ne faut pas seulement se focaliser sur Ousmane Sonko. «Je pense que ce combat doit être plus porté par les forces vives de la Nation que les politiques». dira-t-il.
Le Professeur Bouba Diop est convaincu que Guy Marius est un «otage» parce qu’«il y a des gens qui ont fait pire que lui». A noter que le point de chute a divisé les activistes, car certains d’entre eux estiment que ça devrait être le Camp pénal, mais pas le rond-point 6. Ils l’on dénoncé et invitent leurs camarades à revoir la façon d’organiser leurs marches.