Les messages, les programmes, le projet de société proposé par les organisations de la société civile ayant pris part aux Législatives n’ont pas encore été entendus par les citoyens. Au Sénégal, dans la place publique, on peut se plaindre des attitudes des politiciens professionnels, mais quand il s’agit de voter, ce sont les partis politiques qui ravissent la vedette à la société civile. Cette remarque s’est aussi confirmée dans l’urne dimanche dernier. En effet, les discours de Mamadou Sy Tounkara de la Coalition Defar senegaal par exemple n’ont pas convaincu les électeurs. Lui qui ambitionnait de bouter les politiciens hors du système par son slogan Dieuléfi politiciens yi. Les premiers résultats montrent que sa coalition n’a pas pu faire le poids devant «les politiciens professionnels» comme il les appelle. C’est aussi le même constat pour la coalition Assemblée bi ñu bëgg. C’est la liste de personnalités issues de la Plateforme Avenir bi ñu bëgg qui n’ont pas vu les électeurs adhérer à leur vision d’une nouvelle Assemblée nationale. Mohamed Sall Sao et ses camarades n’ont pas réussi à convaincre les citoyens pourtant au centre de leur discours. Voilà qui montre à suffisance que les populations n’arrivent pas à faire confiance à ces dernières. Ce n’est d’ailleurs pas une première fois, ces organisations à chaque échéance électorale se voient coiffer au poteau par les politiciens. Ce fut même le cas pour Me Mame Adama Guèye, lui-même un des initiateurs de cette liste, et qui lui aussi avait tenté l’aventure à la Prési­dentielles de 2007. Son score, en dépit d’un discours sur la transparence et la bonne gouvernance, n’était que de 0,40%. Ainsi, les résultats des Légis­latives du dimanche montrent que les choses n’ont pas changé entre-temps. Il y a encore du chemin à parcourir pour que les populations puissent adhérer aux propositions de la société civile. En attendant, les «politiciens professionnels» restent les gagnants à tous les coups.
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