#Mbour – Crise dans le secteur de la santé : Le Hcds invite les syndicats et l’Etat à la négociation

La paralysie du secteur de la santé depuis plusieurs mois passe paradoxalement presque inaperçue. Or, ses grèves répétitives commencent à impacter les populations. Pour le Haut conseil du dialogue social (Hcds), appuyé par le Bureau international du travail (Bit), il faut construire un plaidoyer en vue d’aller à un dialogue social national sur le financement de la protection sociale. Selon la présidente du Hcds, qui a présidé l’ouverture de l’atelier de formation pour la construction de plaidoyer sur le financement de la protection sociale hier à Saly, il faut la participation de tous les secteurs, surtout ceux dits des secteurs sociaux de base, l’éducation et la santé, pour y arriver. «Je profite de cette rencontre pour demander aux acteurs de la santé d’aller à la table de concertation. J’invite aussi le gouvernement à discuter avec les partenaires sociaux du secteur de la santé. Aujourd’hui, nous enregistrons des grèves récurrentes dans ce secteur et si le Sénégal a des ambitions de protection sociale pour tous, à tous les niveaux nous devons commencer également par la santé», regrette Mme Innocence Ntap Ndiaye. A l’en croire, la protection sociale est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures des hommes politiques, des citoyens, des chercheurs et acteurs professionnels. Cet intérêt tient en partie au fait que les sociétés contemporaines apparaissent souvent comme des entités très fragiles où même les populations les plus protégées ressentent une insécurité à tous les niveaux. «Ces vulnérabilités et la fragilité sociale, pour ne pas dire la pauvreté, concernent la majorité des populations qui se retrouvent dans une situation d’insécurité sociale qui perturbe leur vie quotidienne et menace leur futur. Cette insécurité est liée à l’avènement de risques et éventualités (chômage, accidents de travail, maladies professionnelles et non professionnelles, retraite, perte de revenu, grossesse) auxquels les pouvoirs publics remédient en offrant une protection sociale, c’est-à-dire un ensemble de dispositifs sociaux à un groupe ou des individus pour lui ou leur permettre de faire face aux difficultés de la vie», souligne la présidente du Hcds.
Pour mieux mettre en œuvre cette soupape de sécurité destinée à protéger contre les risques sociaux dont la survenance contribue à menacer ou à réduire le niveau de vie des citoyens, le Hcds a initié, avec le Bureau international du travail (Bit), un programme intitulé Renforcement des acteurs de la santé en dialogue social (Rbsa). «Après la clôture de ce programme, «nous sommes heureux, au niveau du Haut conseil, d’engager le plaidoyer pour construire un plaidoyer sur cette problématique du financement de la protection sociale. Parce que les populations sont demandeurs, le gouvernement aussi, car son ambition, c’est de réduire autant que possible la pauvreté dans le pays. Mettre en œuvre les recommandations issues de cet atelier peut nous aider à rendre les politiques publiques cohérentes aussi. Parce que nous avons eu beaucoup d’interventions, nous avons la stratégie nationale de protection sociale, mais parfois, il y a un déficit de cohérence entre les différents acteurs», regrette Mme Innocence Ntap Ndiaye.
Avec l’appui du Bit, le Hcds peut «arriver à construire le plaidoyer et aller vers un dialogue social national sur cette problématique du financement de la protection sociale».
Par Alioune Badara CISS – abciss@lequotidien.sn