L’Afrique participe pour moins de 2% au transport aérien mondial alors qu’elle renferme près de 17% des hommes et femmes vivant sur cette planète terre. D’ici 2050, elle abritera près de la moitié de la population mondiale. En conséquence, la mobilité de la population doit être assurée pour plus de connectivité entre Etats et entre régions, sans quoi la paix elle-même sur le continent risque d’être menacée. Par Alioune Badara CISS –

L’Afrique est le continent avec le taux de natalité le plus élevé au monde. Cette démographie galopante indique que d’ici 2050, l’Afrique abritera près de la moitié de la population mondiale d’où l’importance d’asseoir dès à présent, les bases de déplacements facilités des populations du continent. Lors de l’ouverture de la 34ème Session plénière de la Commission de l’aviation civile (Afcac), Sidy Guèye, Directeur général de l’Anacim, a invité les pays membres de l’Afcac à davantage de coopération accrue et durable pour permettre au secteur du transport aérien de jouer de façon inclusive son rôle de vecteur du développement économique et social. «Nous voilà quatre années après le lancement officiel du Marché unique du transport aérien en Afrique (Mutaa) à Addis-Abeba le 18 janvier 2018, qui constitue un projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. A ce propos, le Sénégal est pour son opérationnalisation effective sur l’étendue du continent. Le Mutaa nous permettrait ainsi d’avoir un marché de plus d’un milliard de personnes, et gouverné par des règles communes et des objectifs communs. Il marquerait l’aboutissement de plus de deux décennies de progrès et de lutte pour une mise en œuvre effective des dispositions de la Décision de Yamoussoukro», précise Sidy Guèye, Directeur général de l’Anacim. A l’en croire, le potentiel démographique et géographique du continent montre que les ressources pour relever les défis sont immenses et largement inexploitées. «D’ici à 2050, il y aura plus d’un milliard 500 millions d’êtres humains vivant en Afrique. Il faudra bien les transporter dans des conditions optimales de sécurité et de sûreté. Le respect des normes de sécurité et sûreté ne doit pas occulter l’exigence d’assurer une supervision économique efficace qui demeure le gage de réussite de nos différents modèles de développement du transport aérien. Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une harmonisation de nos politiques avec l’adoption de lignes directrices communes, une coopération accentuée de nos différents instruments de transport et des ressources humaines suffisantes et hautement qualifiées», enchaîne-t-il. Surtout que, rappelle-t-il, le transport aérien demeure le moyen le plus adapté pour favoriser la mobilité des personnes et des biens, surtout dans un contexte d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale (Zleca) compte tenu de l’étendue du continent qui fait 30 millions de km2 soit ¼ des terres émergées du monde, et tenant compte du déficit de liaisons ferroviaires ou routières.
En écho, pour le président de l’Afcac, Silas Udahemuka, l’Afrique s’efforce à ouvrir pleinement son ciel grâce à la mise en œuvre intégrale de la décision Yamoussoukro et du Marché unique africain du transport aérien (Saatm) que 35 Etats se sont solennellement engagés à mettre en œuvre. Il exhorte les autres pays à adhérer à la Saatm pour profiter de ses avantages. «Votre participation, compte tenu de la force géographique, est cruciale pour que nous puissions réaliser la transformation indispensable dont nous avons besoin pour accélérer notre intégration socio-économique et débloquer des possibilités d’investissement inexploitées que seul un marché interconnecté du transport aérien intra-africain peut stimuler», appelle M. Udahemuka.
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