#Mbour Les 28 travailleurs obtiennent la liberté provisoire : Le juge ramène le calme à Twyford

Les agents de Twyford ceramics ont bénéficié hier d’une liberté provisoire. Ils feront face au juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Mbour mardi prochain pour les délits présumés d’entrave à la liberté de travail, destruction de biens d’autrui et publics.Par Alioune Badara CISS (Correspondant)
– L’heure est au dégel : Les 28 travailleurs de Twyford, arrêtés lundi dernier lors d’une manifestation contre leur employeur et placés sous mandat de dépôt, hument depuis hier l’air de la liberté. Ils ont bénéficié d’une liberté provisoire, suite à la non comparution de la partie civile. Même si le procès reste fixé au 11 mai prochain.
Ils étaient poursuivis pour les chefs d’accusation d’atteinte à la liberté de travail, dégradation et destruction de biens publics, violence et provocation interdite et participation à un attroupement interdit, violence et voie de fait. A la barre, les 28 prévenus ont tous contesté les faits avec véhémence.
Dans sa plaidoirie, Me Fadel Fall, qui a obtenu la liberté provisoire pour ses clients, a soutenu que les 28 prévenus «ne sont pas des bandits, ni des délinquants qui risquent de perturber la quiétude des gens, mais plutôt des ouvriers qui ont juste dénoncé les mauvaises conditions dont ils sont victimes». Cette plaidoirie n’a pas convaincu le Parquet qui s’est opposé à leur demande de mise en liberté provisoire. Dans son réquisitoire, le procureur a insisté sur leur maintien en détention, car il évitera, dit-il, la «répétition des faits».
En vérité, le juge, qui n’a pas suivi le procureur dans ses réquisitions, a motivé sa décision par l’absence de la partie civile. Ainsi, il a renvoyé le procès au 11 mai prochain.
Ces travailleurs étaient sortis dans la rue pour exiger de meilleures conditions de travail et la reprise des 18 délégués dont les contrats avaient été arrêtés par l’usine. A la fin de leur point de presse, ils avaient barré la route nationale et brûlé des pneus pour exiger plus de considération. La gendarmerie avait finalement réussi à arrêter 25 travailleurs lors de ces manifestations. Parmi ces agents, il y a 5 délégués de leur syndicat. Après deux jours de garde à vue, ils ont été placés sous mandat de dépôt il y a une semaine. Ils sont poursuivis pour entrave à la liberté du travail, destruction de biens d’autrui et publics.
A Twyford ceramics, les relations entre le patronat et les travailleurs se sont dégradées ces derniers mois. Le secrétaire général du Sutimac, Alioune Ndiaye, qui n’a pas fait dans la langue de bois, accuse l’entreprise de traîner ses employés dans la précarité et la psychose depuis sa création en 2017. A en croire M. Ndiaye, cette multinationale à qui l’Etat du Sénégal a tout facilité pour lui permettre de promouvoir l’emploi des jeunes continue d’en profiter au détriment des travailleurs.
Ce récit serait loin de la réalité, si l’on en croit la direction de la multinationale chinoise qui dénonce une grève illégale, enclenchée le 25 avril dernier. En même temps, elle «déplore que malgré le fait que les concernés ont tous perçu intégralement leurs salaires et droits légaux, des troubles aient eu lieu à l’usine par jets de pierres et tentatives d’incendie volontaire de certains bâtiments, incluant la station de gaz. Ce qui aurait pu provoquer la destruction de l’usine par explosion, mettant ainsi en danger leur propre vie et celle de beaucoup de personnes innocentes».
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