Le secteur de la pêche sénégalaise franchit une étape majeure dans la modernisation de ses procédures. Un atelier de validation d’une plateforme numérique de certification sanitaire des produits halieutiques destinés à l’exportation s’est tenu hier à Saly, marquant une avancée significative dans la sécurisation et la compétitivité des produits sénégalais sur les marchés internationaux.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de gestion des ressources naturelles au Sénégal (Senrm). L’objectif, c’est de faire migrer le système actuel de gestion des données, de type client-serveur, vers une plateforme web offrant plus de fonctionnalités en ligne, une meilleure gestion des inspections techniques et un partage de données statistiques plus transparent.

El Hadji Mady Faye, ingénieur des pêches et de l’aquaculture et Directeur des industries de transformation de la pêche (Ditp), a souligné l’importance cruciale de cette digitalisation. «La digitalisation n’est pas un effet de mode. C’est une nécessité pour rendre nos services plus efficaces, plus rapides et surtout plus transparents», a-t-il déclaré lors de l’ouverture de l’atelier.

Le secteur halieutique est un pilier de l’économie sénégalaise, contribuant à l’emploi, aux devises et à la sécurité alimentaire. La nouvelle plateforme vise à renforcer la crédibilité du Sénégal sur les marchés internationaux en garantissant une transparence et une rigueur accrues dans les procédures de certification sanitaire. «Dans un contexte mondial de plus en plus exigeant en matière de qualité sanitaire et de traçabilité, il est impératif que notre système de certification se dote d’outils modernes à la hauteur de nos ambitions», a ajouté M. Faye.

L’atelier avait pour objectif principal de soumettre la plateforme à l’amendement et à la validation de toutes les parties prenantes impliquées dans la filière d’exportation des produits de la pêche et de l’aquaculture. Cela inclut la présentation détaillée de la structure et des modules de la plateforme, des tests concrets de ses fonctionnalités à travers des cas pratiques et la collecte des observations et recommandations des acteurs.

Selon le directeur de l’Aquaculture et Directeur des industries de transformation de la pêche (Ditp), il s’agit, de manière spécifique, de «présenter la plateforme web pour expliquer sa structure, ses modules intégrés et ses finalités ; tester concrètement la fonctionnalité intégrale du système via des simulations ; recueillir les observations, suggestions et recommandations pour s’assurer que la plateforme réponde aux besoins opérationnels et soit adaptée aux réalités du terrain ; valider le rapport provisoire d’élaboration de la plateforme en vue de sa mise en service officielle».

A l’en croire, ce processus de digitalisation vise à assurer une gestion plus efficace des données sanitaires et réglementaires, une réduction des risques de fraude documentaire et une réactivité accrue des services d’inspection technique et de certification.

La plateforme est perçue comme «un outil structurant au service de la gouvernance du secteur, mais aussi de notre engagement à répondre aux exigences des marchés internationaux, notamment celles de l’Union européenne», a précisé le directeur de la Ditp.

La mise en place de cette plateforme est le fruit d’une collaboration étroite entre le projet Senrm/Mpimp et la Direction des industries de transformation de la pêche (Ditp), l’autorité compétente en matière de contrôle et de certification des produits halieutiques à l’export.
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