Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Moussa Baldé, a ouvert le début de la retraite spirituelle ou Daaka à Médina Gounass, samedi passé. Occasion saisie par les autorités religieuses de ce lieu saint, pour indiquer que l’Etat a respecté ses engagements et noter tous les bienfaits que l’Etat du Sénégal, la Nation, Médina Gounass et tous les fidèles tirent de cette initiative qui en est à sa 81ème édition. Mais gare à la paille.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– 19 heures 47 mn samedi dernier. Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Moussa Baldé, prononce le discours donnant le signal du démarrage des activités de dévotion dans le Daaka, site d’une retraite spirituelle de 10 jours à Médina Gounass, plus précisément à 10 km des habitations de cette ville religieuse du département de Vélingara, au Sud du pays. C’était juste après la prière du crépuscule dirigée par le khalife, Thierno Amadou Tidiane Bâ, qui en a donné l’autorisation au représentant du gouvernement du Sénégal. Entouré du Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, et des autorités administratives et locales du département de Vélingara, le ministre Baldé a dit : «Le Daaka est un événement exceptionnel dans le calendrier musulman, un événement international. Nous sommes venus recueillir des prières en tant que musulmans, mais aussi demander des prières pour le président de la République, le Sénégal, l’Afrique de façon générale. Nous demandons au marabout et à l’ensemble des fidèles qui sont là, de prier pour que le président de la République puisse dérouler son programme, le Plan Sénégal émergent (Pse), et qu’il puisse dérouler son mandat en tant que président de l’Union Africaine dans de bonnes conditions.»
A son tour, le porte-parole de la famille et jeune frère du khalife, Thierno Ibn Omar Bâ, a dit : «Le Daaka est une chance pour Médina Gounass, les fidèles et le Sénégal. Les autorités gouvernementales en sont conscientes au vu de tous les efforts qu’elles font pour satisfaire les besoins du Daaka, pour mettre à l’aise les pèlerins. Tous les gouvernements qui se sont succédé au Sénégal, ont eu la même bonne attitude envers le Daaka. Le Président Macky Sall, qui est de la communauté, en fait beaucoup. C’est la volonté de Dieu, à l’appel de qui nous avons répondu, qui a décidé de réunir ici, en ce moment, des musulmans d’origines diverses et de différentes races, et qui va rétribuer les siens.»
A rappeler que le Daaka va prendre fin le 14 mars prochain, à l’aube. Déjà, des centaines de milliers de pèlerins sont sur place, logeant soit dans des tentes industrielles, soit dans des huttes, pour se consacrer entièrement à des dévotions, de jour comme de nuit, en se fixant des objectifs en termes de nombre de fois de récitations du Saint Coran, de faire des invocations et prières sur le Prophète Mohamed (Psl).

«L’Etat a respecté tous ses engagements»
«Année après année, l’Etat fait des efforts supplémentaires dans le sens de mettre les pèlerins à l’aise», avait dit le khalife, Thierno Amadou Tidiane Bâ, en recevant les ministres Abdoulaye Seydou Sow et Abdoul Karim Sall, vendredi passé. Une déclaration constatée et confirmée par le président du comité d’organisation ou «Dental Daaka». Saïdou Bâ a dit : «L’Etat a respecté tous ses engagements. Mieux, la gendarmerie fait des efforts supplémentaires en termes de nombre et de déploiement. Les opérateurs téléphoniques se sont installés plus tôt que d’habitude, permettant aux Forces de sécurité d’être à même de jouer correctement leur rôle. Malgré le déroulement de nombreux événements religieux en ce moment au Sénégal, l’Etat en mis en place 100 bâches. L’eau est disponible, même si nous avons demandé aux pèlerins de se donner les moyens de faire des réserves.»
Toutefois, l’ancien maire de Médina Gounass a une crainte : «La paille est revenue en force. Il faut que les pèlerins soient très vigilants. Nous avons demandé aux pèlerins de faire des efforts pour acheter des bâches et que l’Etat les subventionne. Des bâches qui peuvent durer plusieurs années. C’est mieux que de renouveler chaque année des abris en paille, qui sont très inflammables et coûtent de l’argent», a conseillé M. Bâ.
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