Avant la marche prévue demain, les journalistes, techniciens des médias et d’autres défenseurs des droits de l’Homme étaient hier à la Maison de la presse pour réclamer la libération de Pape Alé Niang, arrêté depuis le 6 novembre dernier.Par Justin GOMIS –

Sous un soleil accablant, les manifestants, qui agitent des foulards rouges, crient : «Libérez Pape Alé ! Libérez Pape Alé !» En Conseil des médias, autrement en sit-in à la Maison de la presse Babacar Touré, les journalistes, techniciens des médias et des sympathisants de PAN ont répondu hier à l’appel de la Coor­dination des associations de presse (Cap) pour demander la libération du directeur du site d’informations Dakar Matin. Ce Conseil des médias a aussi servi de cadre pour préparer la marche de ce 18 novembre 2022. Un jalon important dans le cadre du déroulement du plan d’actions mis en place pour sortir PAN de prison. Prévue demain à partir de 15 heures sur l’avenue Bourguiba, elle va servir de cadre pour mettre la pression sur les autorités politiques et judiciaires.

Sur place, les discours ont la même tonalité. Les orateurs sont indignés par la tournure de ces évènements. Et réclament une mutualisation des forces pour gagner le combat. «Nous sommes aux côtés de la Coordination des associations de presse pour manifester notre soutien à Pape Alé Niang. La prison, ce n’est pas sa place», explique Sadibou Marong, directeur du bureau à Dakar de Reporters sans frontières (Rsf) pour l’Afrique subsaharienne. Pour lui, «l’arrestation du journaliste est une tache noire sur l’image du pays». Il invite l’Etat et les organisations médiatiques à établir des «consensus durables», en instaurant le dialogue pour aboutir «à la dépénalisation des délits de presse et à une plus grande responsabilisation des professionnels des médias».

Parlant au nom des journalistes, Momar Diongue demande la libération immédiate de PAN et la mobilisation des médias pour y arriver. «S’il n’est pas libéré jusqu’au 1er décembre, le Comité pour la protection des journalistes, basé aux Etats-Unis, va mettre le Sénégal sur une liste rouge de pays où la liberté de la presse est bafouée.»

Il faut savoir que Pape Alé Niang a été arrêté le dimanche 6 novembre dernier, puis a été placé sous mandat de dépôt pour diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
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