Mesure – Opérationnalisation des zones frontalières : Le Puma lance son plan d’aménagement

Accessibilité, problèmes d’état civil, sécurité… Au niveau des zones frontalières, le Puma fait face à de nombreux défis, à l’image de ceux cités ci-haut, qui nécessitent un plan d’aménagement important pour rendre ces endroits plus intégrés. Par Abdou Latif MANSARAY –
Les participants étaient nombreux à prendre part à l’atelier de réflexion sur la place des zones frontalières dans les pôles-territoires, une rencontre initiée par le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) dont le thème est : «La place des zones frontalières dans les pôles territoires.» «Nous rappelons que toutes nos initiatives s’inscrivent pleinement dans l’agenda de transformation porté par le président de la République du Sénégal et soutenu avec rigueur par le Premier ministre Ousmane Sonko. Leurs engagements constants en faveur de l’équité territoriale, du désenclavement et de l’intégration des zones périphériques constituent un centre solide pour notre action», expose Dr Ndèye Marième Samb, Coordonnatrice nationale du Puma. Elle a fait savoir que le Puma est une réponse concrète à l’enclavement. «Mais aujourd’hui, ce que nous voulons affirmer avec force, c’est que le Puma est une force d’exécution et aussi une plateforme stratégique. Une institution qui interroge, qui anticipe, propose et innove. Parce que les territoires frontaliers ne doivent plus être considérés comme des points extrêmes ou de simples zones tampons. La sécurité et la diplomatie sont au cœur du débat, car nos zones frontalières sont souvent le théâtre de tensions, mais peuvent aussi devenir des ponts, des interfaces de paix, de coopération et de développement. A condition d’y instaurer une gouvernance intelligente, inclusive. Nous accordons aussi de l’importance à la résilience urbaine et à la territorialisation effective des politiques publiques», ajoute-t-elle.
La coordonnatrice du Puma a demandé à l’assistance de changer de regard. Selon elle, ce panel n’est pas un simple moment de réflexion. «C’est une étape dans une transformation en cours. Le Puma assume son rôle d’accélération non seulement par ses interventions sur le terrain, mais aussi en participant activement à l’intelligence collective», dit-elle en outre.
En tout cas, Aliou Ousmane Sall, Directeur général de l’Agence nationale de l’état civil (Anec), a mis l’accent sur les difficultés pour l’obtention de ce document dans des zones frontalières. «C’est une problématique qui revient pour le développement de notre pays. Je pense que les zones transfrontalières ont été des lignes importantes à prendre en considération dans la planification et le développement économique d’un pays. Quand on parle de développement, on parle des acteurs, quand on parle des acteurs, on parle de l’identité, et quand on parle de l’identité, on parle de l’état civil qui donne à la personne une identité légale. Souvent on arrive à détecter des personnes qui n’ont pas une identité légale ou bien qui disposent d’une double identité, ou bien des apatrides par rapport aux mouvements liés à des crises comme le long du fleuve Sénégal, mais aussi dans le Sud», explique le Dg de l’Anec. Il poursuit : «Voilà notre intervention, et le partenariat que nous signons aujourd’hui (hier) entre en droite ligne de ces actions-là. Le gouvernement nous a investis de la mission de détecter et identifier pour permettre à chaque Sénégalais d’être légal. Et cela aussi passe par la digitalisation qui va permettre de sécuriser l’identité, au-delà des jugements qui se passent au niveau des audiences foraines ou bien des tribunaux par rapport aux agences spéciales. Ce qui nous a poussé à numériser tous les états civils, et cela va permettre aussi de faire le toilettage pour que chaque personne puisse avoir une seule identité légale et un seul numéro.»
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