Dans la matinée du 20 octobre 2011, Yeumbeul s’était réveillé dans une ambiance morose. Ce jour, un corps ensanglanté sans vie a été découvert par les habitants. Des parties du corps de la victime, Abdoulaye Paulane, étaient assénées de coup. Sur les lieux, l’arme du crime, un couteau retrouvé par les enquêteurs. Alertée après la découverte de cette horreur, la police du quartier a effectué un transport sur place. Alors, tout le monde se pose des questions sur les circonstances de cette mort atroce, mais aussi sur son auteur. Chacun commente à sa manière les faits.
Les éléments de la police de Yeumbeul ouvrent immédiatement une enquête pour tirer l’affaire au clair. Pour connaître la piste, les limiers ont investi le voisinage. C’est dans ces circonstances que la dame Amath Ndoye, dite Ndeup, a livré un élément de taille aux policiers enquêteurs. Dans son témoignage, elle a soutenu avoir entendu dans la nuit des faits une voix grave qui reconnaît avoir commis un homicide. Et selon elle, cette voix est celle de Pape Yoro Ba. Là commence alors la chasse à l’homme.
23 jours après les faits, le principal suspect a été mis aux arrêts après d’intenses recherches. Il a été trouvé par-devers lui un couteau.
A l’enquête préliminaire et à l’instruction, l’accusé a nié toute implication dans cette affaire qui avait défrayé la chronique dans son quartier. Et à la barre, il reconnaît les faits et présente son mea culpa aux parents de la victime et à la Chambre. Selon Pape Yoro Ba, il a été attaqué en premier par le défunt et que dans le passé, avant cette altercation, il a été blessé par Abdoulaye Paulane au cours d’une confrontation. Mais son intention n’était pas de donner la mort à la victime.
D’après le certificat de genre de mort, la victime est morte d’une hémorragie interne et externe. Et que Abdoulaye Paulane a reçu des coups répétitifs au niveau du cou et du poumon avec l’aide d’une arme blanche longue et tranchante.
Ce qui a fait dire à l’avocat général qu’«il est constant que la victime a reçu des coups sévères. Ce qui était visé n’était pas de régler un compte, mais d’ôter la vie d’une personne. C’est l’attitude d’un véritable coupable». Sur l’état psychique de l’accusé, présenté comme un malade mental, le représentant du Parquet dira que «c’est une personne qui a mûri son argument de défense». Et d’ajouter : «On est en face d’une personne qui a toutes ses facultés.»
Il a requis la peine de 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour. Le grand frère du défunt, Amadou Paulane, s’étant constitué partie civile, a réclamé la somme de 10 millions de francs Cfa pour dommages et intérêts. «Cette personne n’est pas en possession de toutes ses facultés mentales. Rien dans ce dossier n’est juridiquement établi. Il y a des zones d’ombre dans ce dossier», a d’emblée essayé de faire comprendre Me Aboubacry Barro au juge et à ses assesseurs. Et de poursuivre : «Les aveux de notre client à la barre ne constituent pas d’éléments suffisants de preuves. On ne peut pas rentrer en voie de condamnation sur la base d’aveux de quelqu’un qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.»
La défense a demandé la disqualification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner.
Le délibéré est fixé au 7 novembre.
msakine@lequotidien.sn

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