Difficile de suivre les méandres de la logique de Oumar Sarr. Même si l’on peut comprendre qu’en leader chevronné d’un parti des masses, il est dans l’obligation de maintenir la mobilisation de ses troupes face aux échéances qui se dessinent, on ne peut s’empêcher de lui faire remarquer que sa manœuvre pour faire prendre à l’opinion sénégalaise des vessies pour des lanternes a des difficultés pour passer.
Pour juste mettre le doigt sur un seul de ses arguments. Il déclare dans son communiqué que même en n’étant pas inscrit sur les listes électorales, n’importe quel citoyen sénégalais serait électeur. Soit ! Mais qu’il nous dise alors dans quel centre de vote ce fameux citoyen pourrait se rendre, et dans quel bureau de vote ? Si on autorisait n’importe quel quidam à voter sans sa carte d’électeur, et a fortiori sans être inscrit sur les listes, comment pourrait-on prévenir le vote des étrangers, pour ne parler que de ce cas ?
Oumar Sarr semble avoir oublié les longues luttes menées, entre autres par son parti, pour imposer la présentation de la carte d’identité par tous les électeurs. C’est ce combat qui avait fini par donner au pays le fameux code consensuel de 1992, dont lui et ses alliés réclament aujourd’hui le retour. La défense de la «candidature fantomatique» de Karim Wade qui, au regard des échéances, est en train de pénaliser son parti lui permet-elle de jeter tout ce passé aux orties ?
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